Cédric Jubillar "est prêt à démontrer aujourd'hui que celui qui l'accuse raconte n'importe quoi", affirme l'un de ses avocats
Soupçonné du meurtre de son épouse, Cédric Jubillar est confronté jeudi à son ex-codétenu qui affirme aux enquêteurs avoir recueilli ses aveux.
Cédric Jubillar "est prêt à démontrer aujourd'hui que celui qui l'accuse raconte n'importe quoi", affirme sur franceinfo Me Alexandre Martin, un des avocats de Cédric Jubillar. Ce dernier est confronté jeudi 12 mai à son ex-codétenu qui affirme que le peintre plaquiste lui a avoué en prison le meurtre de sa femme Delphine, disparue fin 2020.
franceinfo : Dans quel état d'esprit est Cédric Jubillar ?
Me Alexandre Martin : Cédric Jubillar est toujours dans le même état d'esprit. Il est à la fois désespéré d'être dans cette situation alors qu'il clame son innocence et il est à la fois combatif parce que cet homme n'a jamais varié d'un pouce. Il est prêt à démontrer aujourd'hui que celui qui l'accuse raconte n'importe quoi.
Cédric Jubillar reconnaît-il avoir faits des déclarations à son codétenu sur la mort de Delphine ?
Depuis qu'il est en détention il est soumis à la question par tous les codétenus. Les autres ont été entendus et ont dit qu'il ne cessait de clamer son innocence. Exaspéré, harcelé par les questions de ce codétenu il a dit, un peu provocateur, que c'était lui (le responsable de la mort de Delphine), qu'il l'avait enterrée à la ferme qui avait brûlé. Pour le reste, il conteste avoir donné toute précision qui soit. Il faut que l'accusation soit en perdition pour aller chercher du réconfort auprès d'un codétenu qui manifestement à monnayer sa libération. Ces aveux n'ont été confortés par rien. On a fait des recherches qui n'ont rien donné. Ce sont des aveux qui ne sont corroborés par rien et qui ne reposent que sur les paroles de cet homme.
L'ex-codétenu a forcément menti, selon vous ?
C'est une évidence. Il a manipulé tout le monde pour être libéré alors qu'il avait été interpellé après des recherches importantes et un mandat d'arrêt délivré au Portugal. Pendant des mois il fait l'objet d'un mandat d'arrêt, il est arrêté au mois d'août, fait une demande de mise en liberté en septembre qui lui est refusée alors qu'il doit être jugé en novembre. A ce moment-là il faut ces déclarations sous le coup de l'anonymat et une semaine après le refus de sa mise en liberté, il est mis en liberté. On n'est pas complètement naïfs. Manifestement, cet homme a monnayé sa liberté.
Plusieurs éléments ont été accumulés par les juges. Qu'en est-il en ce qui concerne la couette ?
On s'est déjà expliqué sur cette couette. Il n'y a pas de couette dans la machine à laver à 5 heures du matin. La preuve a été rapportée. Nous avons des photos des perquisitions qui montrent que la fameuse couette n'était pas dans la machine à laver mais sur le canapé. Il n'y a pas de trace, il n'y a aucune trace de sang, de lutte, d'essuyage dans cette maison, ni même dans la voiture. C'est un crime sans trace, c'est un crime sans preuve. Cédric Jubillar clame son innocence et doit être, à terme, remis en liberté si on accorde encore quelques crédits à la présomption d'innocence. Ce dont je suis certain c'est que rien ne vient accuser Cédric Jubillar. Il ne sait pas ce qui est arrivé à sa femme. Lui aussi aimerait connaître la vérité, il n'est pas plus fort que les autres. Les pistes, il n'en sait rien. Il sait qu'il s'est couché, qu'il s'est réveillé et qu'elle n'était pas là. C'est lui qui appelle les gendarmes. Cet homme aimerait connaître la vérité mais il n'a pas d'autres éléments à apporter à la justice.
Allez-vous déposer une cinquième demande de liberté ?
Oui. Il va arriver une date très importante et un débat va être organisé devant le juge des libertés et de la détention dans quelques jours ou quelques semaines puisqu'on arrive au délai d'un an de maintien en détention. Nous allons fermement plaider la remise en liberté de cet homme.
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