"Arrêtez de vous servir d'Arthur" : au procès de Nordahl Lelandais, les parents du caporal Noyer interpellent l'accusé dans une lettre
L'ancien militaire est jugé pour le meurtre de la petite Maëlys, mais au cours de son procès, il a fait plusieurs fois référence au meurtre d'Arthur Noyer, pour lequel il a été condamné en mai 2021.
Ils tenaient à s'exprimer. Les parents d'Arthur Noyer, tué par Nordahl Lelandais une nuit d'avril 2017 à Chambéry (Savoie), ont envoyé une lettre à Fabien Rajon, l'avocat de la mère de Maëlys de Araujo, pour demander à l'accusé, actuellement jugé devant la cour d'assises de l'Isère, d'arrêter de travestir la réalité autour de la mort de leur fils. Pendant ce procès, l'ancien maître-chien a parlé d'une "bagarre qui a mal tourné". Il a pourtant été condamné en mai 2021 à vingt ans de réclusion criminelle pour ce meurtre.
"A quoi jouez-vous ?" s'indignent Didier et Cécile Noyer, dans cette "correspondance" lue à la barre, mercredi 16 février, par Fabien Rajon au cours de sa plaidoirie. "Vous estimez-vous au-dessus des lois pour continuer à dire 'oui j’ai donné la mort sans avoir l’intention de la donner' ? Non, ce n'est pas une altercation, une bagarre, c'est un meurtre !", fulminent-ils dans la missive "d'une page et demie", datée du 14 février et dont ils ont demandé "une lecture exhaustive" à l'avocat. "Vous avez commis un meurtre, vous avez été jugé et vous n'avez pas fait appel, vous êtes donc un meurtrier", écrivent les parents d'Arthur Noyer.
"Vous n'avez pas changé"
Au cours de l'audience qui s'est ouverte le 31 janvier à Grenoble, Nordahl Lelandais a plusieurs fois invoqué une "hallucination" pour expliquer sa subite pulsion meurtrière sur la petite Maëlys. "Je vois le visage d'Arthur Noyer et la peur surgit d'un coup. Je veux que cette peur cesse", a-t-il répété mardi, face à la présidente de la cour d'assises. "Arrêtez de vous servir d'Arthur. Vous n'avez aucune empathie, vous n'avez pas changé, vous resterez un malfaisant, un manipulateur, un lâche", protestent les parents du caporal, tué à l'âge de 23 ans.
Les 10 m2 de votre cellule sont-ils moins vivables que les 2 m2 de la tombe d'Arthur ?
Didier et Cécile Noyerdans une lettre lue à l'audience
"Nous, nous gardons en mémoire les beaux visages, les doux sourires et les yeux pétillants de nos enfants. Que les visages de vos victimes, de nos enfants morts sous vos mains, vous hantent pour l'éternité", insiste le couple, originaire de Bourges. "Quant à vos excuses, nous les refusons toujours. (...) Nous gardons foi en notre justice", concluent-ils, avant d'adresser "force et courage à la famille de Maëlys".
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