Meurtre d'Arthur Noyer : "Ce que j'ai dit, c'est ce qui s'est passé, il n'y a rien de sexuel", se défend Nordahl Lelandais
Jugé depuis lundi devant la cour d'assises de la Savoie à Chambéry, l'accusé a pour l'instant livré la même version que celle donnée en fin d'instruction.
Ce qu'il faut savoir
Sa version du meurtre d'Arthur Noyer n'a pas évolué. Au lendemain de l'audition des parties civiles, Nordahl Lelandais est interrogé sur les faits, au cinquième jour de son procès devant la cour d'assises de la Savoie, à Chambéry, vendredi 7 mai. L'accusé a, une nouvelle fois, démenti toute intention de donner la mort au caporal lorsqu'il lui a porté les coups fatals dans une "bagarre". Interrogé par son avocat, il a insisté : "Ce que j'ai dit, c'est ce qui s'est passé, il n'y a rien [eu] de sexuel, rien du tout." Ce direct est désormais terminé.
La douleur de la famille d'Arthur Noyer. Les proches de la victime ont rappelé jeudi soir sa mémoire et imploré l'accusé de ne plus leur mentir. "Vous lui avez volé sa vie, à Arthur", ainsi que "ses deux dernières volontés", a notamment lancé Cécile Noyer à Nordahl Lelandais. Militaire, "il savait qu'il pouvait mourir. Il disait 'donnez mon corps à la science' et 'je veux être incinéré'. Même ça, vous lui avez volé."
Ses anciens amis l'exhortent à dire la vérité. C'est ce qu'on appelle un moment d'audience, cet instant où tout peut basculer dans une cour d'assises. Après des débats techniques sur la différence entre "alcoolisation" et "ivresse" au sujet de l'état d'Arthur Noyer dans la nuit du 11 au 12 avril 2017, le procès est sorti des rails mercredi. Trois témoins ont emmené les assises de la Savoie sur un chemin de traverse, celui de leur longue amitié avec l'accusé. Ils l'ont exhorté à dire la vérité. Malgré l'émotion de Nordahl Lelandais et de son avocat, il est resté sur "sa vérité" et n'en a pas dit plus.
La dernière soirée d'Arthur Noyer, un garçon "jovial" et solaire. Dans la matinée de mercredi, l'état d'ivresse d'Arthur Noyer la nuit des faits a occupé une partie des débats, Nordahl Lelandais assurant que le caporal lui avait mis des coups de poing avant qu'il réplique. Ses amis ont présenté le militaire comme un jeune homme "jovial" et solaire, n'ayant pas l'alcool mauvais et jamais "agressif". Ce soir-là, le caporal a bu, avec ses copains du 13e bataillon de chasseurs alpins, jusqu'à 2 heures du matin environ. La lumière ne sera pas faite sur le niveau d'ébriété de la victime au moment de sa rencontre avec Nordahl Lelandais, à 3 heures, cette même nuit.
Nordahl Lelandais donne sa version des faits. Lors de la deuxième journée du procès, mardi, l'accusé a remonté le fil de cette nuit du 11 au 12 avril 2017 sans varier de la version donnée aux enquêteurs durant l'enquête et la reconstitution : une bagarre pour un motif futile qui aurait mal tourné sur un parking de la banlieue de Chambéry. "Désolé Arthur. Je sais que tu es face à moi aujourd'hui. Je dis ce qu'il s'est passé. Désolé pour ta famille qui doit être très peinée de ce qu'elle entend, mais je vous dis la vérité", a-t-il lancé sans convaincre les parties civiles.