Rapport de l'IGPN sur la mort de Steve : "Le dispositif de sécurité n'était peut-être pas adapté à l'événement"
Le syndicat de police Alliance réagit sur franceinfo après la prise de parole d'Édouard Philippe, qui détaille le rapport de l'IGPN commandé après l'intervention policière controversée à Nantes le 21 juin.
Le dispositif de sécurité le soir du 21 juin à Nantes "n'était peut-être pas adapté à l'événement", a affirmé mardi 30 juillet sur franceinfo Olivier Hourcau, le secrétaire général adjoint du syndicat de police Alliance. Il réagit au rapport de l'IGPN, présenté mardi, qui n'établit pas de lien "entre l'intervention de la police et la disparition" de Steve Maia Caniço le soir de la Fête de la musique, selon le Premier ministre Édouard Philippe. Le corps du jeune homme a finalement été retrouvé dans la Loire lundi 29 juillet.
franceinfo : Le rapport justifie-t-il, selon vous, la version avancée par les policiers dans cette affaire ?
Olivier Hourcau : Oui, cela confirme tout ce que nous avons dit, et tout ce que les collègues ont avancé. C'est vrai que les conditions de sécurité pour organiser un tel événement sur les quais de la Loire sont bien à voir. Quand on parle de sécurité, je parle de barrièrage, d'autorisations verbales ou écrites qui n'ont pas été données, ou qui ont été données depuis trois ans pour organiser la Fête de la musique le long de la Loire, avec tout ce que cela implique comme dangerosité.
Bien évidemment, quand on emploie une société privée nautique pour assurer la sécurité car on sait très bien que des personnes peuvent tomber à l'eau, c'est qu'on est conscient des risques encourus le long de la Loire. Cela met aussi en avant que les collègues ont été mis en difficulté. Les collègues n'étaient pas en position de maintien de l'ordre, ils étaient là pour rétablir l'ordre public. Ils ont été pris à partie, ils ont pris des projectiles, des bouteilles, donc ils sont intervenus pour faire cesser la musique. Ils ont été pris à partie par une centaine de personnes. Il s'agit peut-être d'établir les responsabilités de la mairie, de la préfecture, parce qu'aujourd'hui le travail des policiers n'est pas mis en cause.
L'IGPN indique qu'il y a une conduite à tenir des policiers qui n'était peut-être pas suffisamment claire : est-ce que cela peut indiquer une défaillance dans la hiérarchie de la police ?
Je ne remettrai pas en cause le travail de nos collègues parce qu'eux, ils agissent sur instruction et sur ordre (...) Mais peut-être que le dispositif de sécurité n'était pas adapté à l'événement. C'est un événement festif, c'est la Fête de la musique. Les collègues sont passés pour faire cesser la musique dans beaucoup d'endroits sur les quais, et il n'y a pas eu de problèmes. Et c'est sur le neuvième endroit, où la musique était un peu trop forte, que les collègues ont été pris à partie.
C'est vrai qu'ils n'étaient pas équipés en maintien de l'ordre, c'était vraiment des collègues qui patrouillaient et qui étaient aux abords de l'événement. Quant aux mesures de sécurité prises... Tout le barrièrage aurait pu être prévu, il y a beaucoup d'endroits en province où il y a des fleuves en plein centre-ville avec des garde-corps pour mettre en sécurité un public festif. Ce n'était pas une manifestation, les collègues étaient là pour assurer la sécurité autour de l'événement.
Donc pas d'usage disproportionné de la force ce soir-là, vous restez sur cette position ?
Oui, tout à fait.
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