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"Une procédure trop longue" : à Marseille, la colère fait jour aussi parmi les professionnels de l'immobilier

Après l'effondrement de bâtiments à Marseille, les représentants de syndics et du parc immobilier demandent des moyens pour contraindre les copropriétaires à réaliser des travaux. 

Article rédigé par Olivier Martocq, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une vue de la rue d'Aubagne à Marseille le 5 novembre 2018 où des immeubles vétustes se sont écroulés.   (AFP)

Montrés du doigt depuis le drame de la rue d’Aubagne à Marseille, le 5 novembre, les syndics et représentants du parc immobilier expliquent que la loi ne leur permet pas d’agir contre les propriétaires qui ne rénovent pas.

Des "moyens" pour contraindre aux travaux

Plusieurs locataires de l’immeuble qui s’est effondré, au 65 de la rue d'Aubagne, mettent en cause le syndic qui n’aurait rien fait. Le problème, explique Jean-Luc Lieutaud, président régional de l’Union des syndicats de l’immobilier (Unis), c’est que même lorsqu'il y a un constat de dégradation, les procédures sont beaucoup trop longues et complexes pour qu’un syndic puisse intervenir. "Dans le drame qui est arrivé, il y avait une procédure en cours depuis quatre ans, avec un expert qui était nommé pour ça. C’est trop long", affirme-t-il. Ce professionnel de l'immobilier ajoute que sa profession manque d'outils coercitifs. "Il faut donner aux professionnels que nous sommes les moyens de pouvoir contraindre certains copropriétaires à faire des travaux, qui sont travaux de sauvegarde", réclame Jean-Luc Lieutaud.

Des incitations fiscales réclamées

La question du coût de la rénovation dans des copropriétés souvent pauvres se pose. Bernard Helme, représentant de la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim), demande que le gouvernement remette en place les incitations fiscales de la loi Borloo dans le logement ancien. "C’est par des réductions fiscales, des économies d’impôts que l’on peut motiver les gens, qui malheureusement quand ils achètent de l’ancien, rénovent très peu, estime-t-il. C’est ce qui explique les marchands de sommeil."

À Marseille, quelque 40 000 logements présenteraient "un risque pour la santé ou la sécurité" de leurs habitants, d'après un rapport remis au gouvernement en 2015. 

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