Armes de poing saisies, proches interpellés, écoutes téléphoniques... Ce que l'on sait de l'arrestation de Redoine Faïd
Après 93 jours de cavale, le braqueur a été arrêté, mercredi 3 octobre, à Creil, dans l'Oise.
Depuis son évasion spectaculaire en hélicoptère le 1er juillet de la prison de Réau (Seine-et-Marne), les jours de Redoine Faïd en liberté étaient comptés. Le braqueur récidiviste était activement recherché par les enquêteurs de la Direction centrale de la police judiciaire. Un peu plus de deux mois après une tentative infructueuse d'arrestation à Sarcelles (Val-d'Oise), la brigade de recherche et d'intervention (BRI) a finalement mis un terme à la cavale de l'ennemi public numéro 1. Franceinfo vous résume les circonstances de cette arrestation.
Une arrestation nocturne et sans violence
La BRI et la police judiciaire de Versailles ont arrêté le fugitif à Creil (Oise), sa ville d'origine. Redoine Faïd a été interpellé à 4h20 du matin dans la nuit du mardi 2 au mercredi 3 octobre, dans un appartement situé au quatrième étage d'un petit immeuble du quartier du Moulin. Le logement appartenait à l'une de ses amies.
D'après les témoins, l'arrestation s'est déroulée sans échange de coups de feu et sans violence. "J'ai entendu du boucan" vers 3 heures du matin, raconte à l'AFP Alliou Diallo, un habitant du rez-de-chaussée. "J'ai vu une centaine de policiers cagoulés. J'ai compris que c'était Redoine qu'ils cherchaient. Ils sont restés jusqu'à 6h30. Le quartier a toujours été très calme. J'ai jamais pensé qu'il pouvait être là."
Il est interdit de s'introduire au domicile d'un citoyen la nuit, entre 21h et 6h. Le juge d'instruction peut toutefois autoriser de telles opérations en dehors de ces heures, dans un certain nombre de cas énoncés dans une loi de 2004.
Sept personnes ont été interpellées
Le braqueur a été arrêté avec quatre autres personnes : son frère Rachid, un neveu et une femme, qui a vraisemblablement logé le groupe ces derniers jours. Un second neveu a été interpellé à son domicile de Villiers-Saint-Paul (Oise). Par ailleurs, deux autres complices, qui ne sont pas de la famille de Redoine Faïd, ont aussi été interpellés dans l'Oise.
Parmi ces sept personnes, qui composerait le noyau du commando qui a dirigé l'évasion de juillet dernier, la logeuse présumée du braqueur et les deux individus interpellés en région parisienne sont en garde à vue. Les quatre autres interpellés, dont Redoine Faïd, ayant fait l'objet d'un mandat d'arrêt, ont été placés en détention, en attendant d'être présentées à un juge d'instruction en vue de leur mise en examen mercredi.
L'opération a été menée par 80 policiers des brigades de recherche et d'intervention de Creil, Paris, Lille et Versailles, ainsi que de l'Office central de lutte contre le crime organisé. Une soixantaine de véhicules étaient mobilisés sur place. Dans lappartement, "un revolver chargé placé à portée de main de Redoine Faïd", une "arme automatique", ainsi que "deux burquas et perruques" ont été retrouvées, a confirmé le procureur de la République de Paris, François Molins, lors d'une conférence mercredi.
Un téléphone sur écoute qui a mené à Faïd
L'enquête sur la cavale de Redoine Faïd s'est accélérée ces derniers jours, alors que plusieurs perquisitions ont été menées, début septembre, dans l'entourage familial et amical du braqueur. L’une des lignes téléphoniques utilisées par son entourage, et surveillée par la police, "a été géolocalisée et a permis d’identifier une femme domiciliée à Creil qui effectuait des déplacements dans un véhicule C2". Celle-ci a pris à son bord "une personne vêtue d’une burqa, dont l’allure générale pouvait laisser penser qu’il s’agissait d’un homme", qui a rejoint le domicile où se cachait Redoine Faïd. Après cette découverte, "les opérations ont été accélérées", a expliqué François Molins.
Info m6 ( A. Cadorel). Selon nos informations, Redoine Faid a été trahi par le téléphone de son frère Rachid, placé sur écoutes. La PJ a pu localiser cette planque il y a quelques jours et procéder à une interpellation sans violence. @AdrienCadorel @m6info @RTLFrance
— François Vignolle (@frvignolle) 3 octobre 2018
Une opération saluée par les autorités
Les autorités se sont félicitées de l'interpellation de Redoine Faïd et de plusieurs proches, qui est intervenue en pleine démission du ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb. Le ministre démissionnaire et son successeur par intérim, Edouard Philippe, ont tous deux tweeté des messages de félicitations à l'intention des forces de l'ordre.
Interpellation de Redoine Faïd : les fonctionnaires de la PJ ont démontré leur engagement, leur pugnacité et leur détermination à faire respecter la loi de la République.
— Gérard Collomb (@gerardcollomb) 3 octobre 2018
Ils ont mon admiration comme l'ont les 250 000 policiers et gendarmes qui servent chaque jour notre pays.
L'interpellation de Redoine Faïd montre, encore une fois, le professionnalisme de la @PoliceNationale.
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) 3 octobre 2018
Félicitations aux enquêteurs de la PJ pour le minutieux travail mené depuis 3 mois.
Bravo aussi aux équipes de la BRI pour cette arrestation menée sans le moindre heurt.
De son côté, la mère d'Aurélie Fouquet, policière municipale tuée au cours d'un braquage de Redoine Faïd, a réagi à cette arrestation sur Europe 1 : "C'était un grand soulagement de le savoir rattrapé, et surtout que ça se soit fait sans violence, sans heurts", a ainsi déclaré Elizabeth Fouquet.
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