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Femme décapitée à Agde : le suspect dit n'avoir aucun souvenir du crime, sa garde à vue va être prolongée

Selon le parquet de Béziers, de nombreux éléments semblent identifier le suspect comme l'auteur du crime, notamment des images de vidéo-surveillance. L'homme de 51 ans avait également travaillé pour la victime, qui le soupçonnait de lui voler de l'argent.

Article rédigé par franceinfo - Avec France Bleu Nord et France Bleu Hérault
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Des policiers à Agde (Hérault) le 14 octobre, devant la maison de la retraitée de 77 ans qui s'est fait décapiter. (JEAN MICHEL MART / MAXPPP)

L'homme de 51 ans soupçonné d'avoir décapité une femme de 77 ans à Agde, dans l'Hérault, dit n'avoir "aucun souvenir" du crime, invoquant des "troubles de mémoire", pendant sa garde à vue, relate le parquet de Béziers vendredi 15 octobre dans un communiqué. Le procureur de la République Raphaël Balland va prolonger sa garde à vue vendredi soir pour encore 24 heures. 

Les indices laissent peu de place au doute

Le parquet explique que le suspect, interpellé jeudi soir, faisait des petits travaux ponctuellement chez la victime et qu'elle le soupçonnait de lui avoir volé de l'argent. En 2020, la septuagénaire, qui employait aussi l'ex-femme de cet homme en tant que femme de ménage, a décidé de la renvoyer. Dans l'enquête, plusieurs éléments semblent l'identifier, comme les images de vidéo-surveillance à l'intérieur du domicile de la victime montrant un homme ayant la même apparence physique que lui, mais aussi des chaussures identiques à celles retrouvées chez lui et dont les empreintes correspondent, énumère le procureur. Des sacs de courses et des victuailles correspondant aux courses réalisées par la victime dans la journée ont aussi été retrouvés chez lui. Et sa voiture a été aperçue par les caméras de vidéo-surveillance de la ville à proximité du domicile de la victime.

Les enquêteurs de la Direction territoriale de la police judiciaire doivent encore exploiter les images des trois distributeurs automatiques de billets où des retraits ont été effectués avec la carte bancaire de la victime, à hauteur de 1 000 euros. Les résultats des expertises ADN sont aussi toujours attendus. Selon France Bleu Hérault, les voisins de cet homme l'ont surpris en train de s'apprêter à brûler ses vêtements dans son jardin, le soir du meurtre, mercredi. Inquiétée par l'odeur de brûlé, une voisine est sortie de chez elle. Elle explique alors qu'il a arrêté son feu.

Troubles neurologiques et pertes de mémoire

L'homme affirme souffrir de troubles neurologiques et notamment de la mémoire depuis un traumatisme crânien qui l'aurait plongé dans le coma pendant une semaine en 2017. Il affirme être suivi par un psychiatre et un psychologue et ne consomme pas d'alcool depuis plusieurs années ni de stupéfiants, précise le procureur de la République. Raphaël Balland confirme que cet homme avait tenté une carrière politique dans le Nord avant de s'installer à Perpignan avec sa famille puis près de Agde, depuis 18 mois, après la séparation d'avec sa femme. Selon France Bleu Nord et France Bleu Hérault, l'homme figurait sur la liste divers-droite qui a remporté les élections municipales 2008 à Haumont, avant d'être à la tête de la liste FN aux municipales six ans plus tard, en 2014, puis en 2015 pour des élections partielles. Il n'a remporté aucun de ces scrutins.

Des antécédents judiciaires

Le suspect est titulaire d'un CAP de pâtissier, a exercé plusieurs métiers dont ceux de boxeur professionnel, d'agent de sécurité, de maçon ou encore d'électricien. Mais il ne travaille plus officiellement depuis des années, fait quelques petits travaux non-déclarés et bénéficie d'une allocation adulte handicapé. Par ailleurs, il se déclare chrétien et dit prier tous les jours. Le suspect a des antécédents judiciaires : il a été condamné une première fois pour vol il y a plusieurs années, puis pour inscription d'une personne sur une liste électorale contre son gré en 2015, et enfin il a écopé d'un rappel à la loi en 2019 après avoir giflé un enfant qui avait dégradé des plantes.

Mercredi soir, le fils de la victime ne parvenait pas à joindre sa mère à l'heure habituelle, il s'est donc connecté à la vidéo-surveillance à l'intérieur de son domicile et a aperçu une ombre sur le sol et a appelé les secours. A leur arrivée, les pompiers ont découvert le corps de la victime décapité, la tête posée sur une table. Le parquet de Béziers a ouvert une enquête pour meurtre. L'autopsie a confirmé la mort de la victime par décapitation.

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