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Mort de trois gendarmes dans le Puy-de-Dôme : "On ne retourne plus jamais au travail comme avant après un drame pareil", estime un syndicat de gendarmes

Après le meurtre de trois gendarmes dans la nuit de mardi à Saint-Just dans le Puy-de-Dôme, le Capitaine Marc Rollang rappelle que les interventions "ne sont jamais anodines" et "peuvent avoir une issue fatale". 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les décombres incendiés de la maison où sont intervenus les trois gendarmes tués par un forcené à Saint-Just (Puy-de-Dôme), le 23 décembre 2020. (SYLVAIN THIZY / AFP)

La mort de trois gendarmes tués par un homme de 48 ans dans un hameau isolé à 5km de Saint-Just, dans le Puy-de-Dôme et les conséquences de ce drame sont "de terribles rappels à l’ordre qui s’imposent à nous”, estime mercredi 23 décembre sur franceinfo le Capitaine Marc Rollang, porte-parole de l’association Gendarmes et citoyens. Trois gendarmes ont été tués et un quatrième blessé dans la nuit de mardi à mercredi. Les militaires intervenaient pour des violences conjugales. L'homme a été retrouvé mort dans son véhicule mercredi matin. La femme a été sauvée. Selon Marc Rollang, "on ne retourne plus jamais au travail comme avant après un drame pareil."

franceinfo : Pouvait-on redouter un tel drame ?

Marc RollangLes interventions émaillent le quotidien des gendarmes en brigade territoriale, elles peuvent malheureusement avoir une issue fatale. Ce sont des interventions du quotidien, parfois mortifères. Les interventions ne sont jamais anodines, elles ont toutes des conséquences différentes. La pression fait qu’on peut être pris au coeur du sujet sans avoir du recul. Ce sont de terribles rappels à l’ordre qui s’imposent à nous.

Est-ce si fréquent, ce genre de profil, un homme surarmé et surentraîné ?

Heureusement non, mais des gens sont parfois armés de manière irrégulière et peuvent en faire usage à l’encontre de leur entourage, d’eux-mêmes ou des forces de l’ordre. Pour les gendarmes, on ne retourne plus jamais au travail comme avant après un drame pareil. On ne peut pas avoir été témoin d’une situation de guerre sans en garder des séquelles intimes et professionnelles. Il faut beaucoup d’écoute pour mettre des mots sur les maux.

Ce genre de drames fait-il peser une ambiance pesante sur les brigades ?

Ce qui nous fait mal c’est le manque de reconnaissance de la population à propos de ce travail qui est tellement essentiel. Certains peuvent oublier ce travail. Le gendarme doit faire de nouveau partie du paysage républicain, c’est un véritable rendez-vous.

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