Incendie d'un gîte à Wintzenheim : ce que l'on sait des victimes du feu meurtrier, auxquelles leurs proches rendent hommage
Onze personnes, dont 10 adultes souffrant de handicaps mentaux légers, ont péri, mercredi, dans l'incendie d'un gîte de vacances à Wintzenheim (Haut-Rhin). Un drame pour lequel le parquet de Paris a annoncé vendredi 11 août ouvrir une enquête pour "homicides et blessures involontaires". Dans la presse et sur les réseaux sociaux, les proches des vacanciers tués ont dressé leur portrait et salué leur parcours. Voici ce que les hommages de leurs proches nous apprennent sur les victimes.
Jérôme, Fatima et Laure, d'Amnéville
Devant l'entrée du foyer Robert Gautier, géré par l'Association de parents d'enfants inadaptés (APEI) à Amnéville (Moselle), des bouquets ont été déposés en hommage aux résidents morts dans l'incendie. Jérôme, Fatima et Laure étaient âgés de 40 à "une cinquantaine d'années", selon le président de la structure, Jean-Claude Jacoby. Dans ce foyer de 70 personnes, les victimes étaient connues de tous. "Ils étaient là tous les soirs, ils mangeaient là tous les jours (...) On les pleure et on les pleurera toujours", a-t-il confié à l'AFP.
Marcelle, de Pierrevillers
"C'était quelqu'un qui était pleine de vie, qui était très solaire et elle nous manquera terriblement". Julien Vick a rendu hommage à sa tante Marcelle, 56 ans, emportée par les flammes, auprès de France Bleu. Elle faisait aussi partie de l'APEI et vivait à l'Institut médico-éducatif de Pierrevillers (Moselle). Marcelle "était attachante et avait un caractère bien affirmé. C'était aussi le seul lien direct qu'il me restait avec ma grand-mère adorée, disparue en 2009", a-t-il écrit sur Facebook avec une photo de sa tante.
"On était tous réunis il y a un mois pour fêter ses 56 ans. Voilà c'est une première phase de sidération et là c'est le temps du chagrin et du deuil qui va commencer, a témoigné Julien Vick auprès de France Bleu. Je souhaite garder l'image de ma tante comme quelqu'un qui avait le sourire (...) Je suis fière que ce soit ma tante".
Christelle, de Schiltigheim
Originaire de Strasbourg, Christelle, 45 ans, était accompagnée par la structure d'activité de jour et d'hébergement de Schiltigheim (Bas-Rhin), un foyer d'accueil pour adultes handicapés. "Elle avait une volonté intellectuelle de vivre par elle-même, pour elle-même, de défendre ses droits et ceux des personnes en situation de handicap", a témoigné le président de la structure, Emmanuel Bessard, auprès de France Bleu.
La quadragénaire participait aux ateliers de l'association Chemins d'écritures, qui lui a rendu hommage sur Facebook, en publiant l'un de ses textes : "Nous partageons le chagrin de ses proches, de ses copains et copines du SAJH, de celles et ceux qui ont partagé sa vie, qui l'ont rencontrée, accompagnée, et qui ont éprouvé sa présence radieuse qui illuminait tout autour d'elle. Elle nous laisse son sourire, ses yeux grands bleus, sa démarche et sa voix hachée… Et ses mots en témoignage."
Eloignée de sa famille biologique depuis toujours, Christelle avait grandi dans une famille d'accueil, récemment décédée. Mais "elle avait une volonté de vivre, parfois même de manière volcanique, extrêmement exigeante sur le respect de sa personne et de ses droits", a assuré Emmanuel Bessard.
Jennifer, Jimmy, Jérôme et Claude, de Villers-lès-Nancy
Jennifer (26 ans), Jimmy (33 ans), Claude (49 ans) et Jérôme étaient pris en charge par l'Association familiale de défense des intérêts des personnes déficientes intellectuelles (AIEM) de Meurthe-et-Moselle, à Villers-lès-Nancy. La structure est "une famille endeuillée" par la perte de quatre de ses résidents, a assuré Denis Renaud, son président. "Repose en paix Claude, tu vas nous manquer". Sur son compte Facebook, le club de boxe de Jœuf (Meurthe-et-Moselle) a rendu hommage au quinquagénaire qui "faisait partie de l'équipe de boxe adaptée le dimanche après-midi".
"Tout notre soutien va vers sa famille, ses proches, ses camarades, ses accompagnateurs du foyer Jean Collon de Briey et à l'AIEM", a-t-il ajouté, en partageant une photo de Claude en action.
Régis, d'Albestroff
Régis faisait partie du service d'horticulture de l'Etablissement public social et médico-social du Saulnois (EPSMS) à Albestroff (Moselle). "On est tous choqués. C'est une situation très difficile pour nous", a confié Benoît Peltre, directeur adjoint de la structure, au Républicain lorrain. "Il était très connu et très apprécié", a ajouté Jérôme End, président de la communauté de communes du Saulnois, partenaire de l'EPSMS. Sa sœur raconte qu'habituellement, Régis "partait chaque été à la mer. Mais cette année, en raison d'un budget plus serré, il avait décidé d'intégrer ce séjour en Alsace".
Parmi les victimes figure également un accompagnant, dont l'identité, le sexe, l'âge ou la structure de rattachement sont pour l'heure inconnus. L'agence de tourisme spécialisée Oxygène Voyages Adaptés, qui organisait le séjour, n'a pas répondu aux questions de l'AFP.
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