Incendie de Vaulx-en-Velin : trois mois après le drame, des rescapés toujours "sous le choc" et sans logement définitif
Le 16 décembre dernier, un incendie dans un immeuble de Vaulx-en-Velin faisait 10 morts, dont 4 enfants. Alors que la ville a rendu un hommage solennel aux auteurs d'actes de courage et de solidarité, mercredi 15 mars, l'enquête s'éloigne de la piste criminelle. Trois mois après ce drame, des sinistrés sont toujours dans l'attente d'un logement définitif.
Au pied du 12, chemin des Barques, la vie a repris son cours. Le trafic s'est déplacé et le climat s'est amélioré, constate un vieux propriétaire dans l'immeuble voisin, avant de soupirer :"Ici, ça ne vaut plus rien, c'est invendable."
Habib n'était pas là la nuit du drame, mais sa femme et ses deux filles ont cru mourir au septième étage. "Ma femme est toujours sous le choc, elle fait toujours des cauchemars la nuit. Ma petite fille aussi est sous le choc. Ces trois derniers mois, c'est la galère, on fait des séances chez le psychologue", confie ce père de famille, aujourd'hui hébergé par la ville dans un logement provisoire. C'est le cas également d'Anissa, rescapée du quatrième étage. "Je dirais que la situation stagne, mais on est optimistes. On a tellement souffert, on a tellement subi que l'on n'aura pas le courage de retourner dans des appartements de type ratière", assure-t-elle à franceinfo.
Que va devenir l'immeuble sinistré ?
De son côté, la maire socialiste Hélène Geoffroy assure avoir pu trouver un logement définitif pour la moitié des 29 familles sinistrées, malgré le marché tendu. "L'enjeu, c'est que le logement que l'on trouve convienne vraiment aux attentes de la famille. Et puis, il y a la question de la scolarité des enfants qu'on doit préserver le mieux possible. Et ce sont tous ces choix-là qui, parfois, font durer l'entrée dans le logement définitif", précise l'élue.
"Suite au traumatisme de l'incendie, des familles ne veulent plus être en étage, veulent absolument avoir un balcon... Et cela doit absolument s'entendre."
Hélène Geoffroy, maire de Vaulx-en-Velinà franceinfo
Tant que l'enquête est en cours, rien n'est décidé sur l'avenir de l'immeuble incendié. Anissa souhaite, pour sa part, qu'il soit rasé. "J'avais pensé à la destruction et faire une stèle commémorative parce qu'il y a eu des enfants décédés dans cet incendie. C'est quelque chose qui me touche profondément. C'est trop douloureux. Ça aurait pu être les miens. Et si ça avait été le cas, je ne voudrais pas qu'on passe devant l'immeuble comme s'il ne s'était rien passé. Moi, j'aurais voulu que tout le monde se souvienne de ce qui s'est passé là, qui a péri là à cet endroit et qu'on s'en rappelle." Aujourd'hui, des bouquets de fleurs desséchés et la façade noircie sont les seuls souvenirs du drame.
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