Incendie mortel rue de Charonne : ce que l'on sait de l'enquête, qui privilégie désormais la piste criminelle
Trois personnes sont mortes dimanche 7 avril à Paris, dans l'incendie d'un studio situé rue de Charonne, dans le 11e arrondissement de la capitale. Moins de 48 heures après, l'enquête ouverte concernant l'incendie de l'immeuble a pris un nouveau tournant, a annoncé mardi le parquet de Paris. La piste criminelle est désormais privilégiée par les enquêteurs. Franceinfo fait le point sur cette affaire.
Un violent incendie survenu dimanche soir dans un appartement du 11e arrondissement de Paris
Les flammes ont ravagé dimanche soir un appartement d'un immeuble construit dans les années 1970, rue de Charonne, dans le 11e arrondissement de la capitale. L'incendie s'est déclaré vers 20h15 dans un studio du 7e étage. Pour éteindre les flammes, 66 sapeurs-pompiers et 17 engins ont été engagés. Après l'intervention des secours, les résidents évacués ont pu réintégrer leurs appartements en fin de soirée.
Les enquêteurs cherchent à établir l'origine de cet incendie et la piste de l'explosion n'est pas écartée. "Ce n'est pas le gaz de ville parce que l'immeuble n'en a pas, il s'agit peut-être d'une bonbonne (...) qui a fui", a expliqué lundi Luc Lebon, adjoint au maire de l'arrondissement, au micro de France Télévisions. Plusieurs témoins rapportent avoir entendu un bruit sourd. "On est sûrs de l'origine du feu, puisque tous les riverains sont unanimes sur le fait qu'ils ont entendu une explosion", a ajouté le conseiller de Paris délégué à la sécurité.
Deux cadavres retrouvés dans les décombres et un autre défenestré
Les secours ont découvert dans les décombres du studio deux corps calcinés tandis qu'une troisième personne est morte après une chute du 7e étage. L'individu, pris au piège, a tenté de rejoindre un appartement depuis son balcon avant de chuter. "J'ai vu un homme sortir par sa fenêtre et tenter de passer dans l'appartement du dessous. Mais la fenêtre était fermée et, en tentant de donner un coup de pied dedans, il est tombé", raconte un habitant cité par Le Parisien. Sur le corps de l'homme défenestré, une carte de transport Navigo a été retrouvée.
Les trois morts n'ont pour l'heure pas été formellement identifiés, précise le ministère public à franceinfo. Dans un message transmis à l'AFP, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a adressé ses condoléances aux familles et aux proches des victimes : "Je tiens à les assurer du soutien total de la municipalité qui se tient à leurs côtés".
La piste criminelle désormais privilégiée
Confiée dans un premier temps aux enquêteurs du 2e district de police judiciaire, l'enquête pénale ouverte lundi pour "destruction par incendie ou moyen dangereux" et "homicides involontaires" a été requalifiée, à la lumière des autopsies réalisées sur les deux hommes retrouvés dans les décombres après l'incendie. Elles ont révélé des plaies à la tête correspondant à des impacts de balle.
"Les résultats des autopsies ont conduit le parquet à saisir la brigade criminelle des chefs d'homicide volontaire et de destruction de bien d'autrui par un moyen dangereux pour les personnes", a précisé mardi le parquet de Paris à franceinfo, confirmant une information de BFMTV.
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