Incendies dans le Gard : ce que l'on sait du crash mortel d'un avion bombardier d'eau à Générac
Cet avion "Tracker" de la Sécurité civile s'est écrasé vers 17h20, alors qu'il intervenait sur un des incendies qui ravagent le département. Le pilote est mort dans l'accident.
Un drame survenu en pleine fournaise. Un avion de la sécurité civile qui intervenait vendredi 2 août sur les incendies dans le Gard s'est écrasé en fin d'après-midi près de la ville de Générac. Le pilote est mort dans le crash de son bombardier, a indiqué la préfecture. Voici les éléments connus sur les circonstances de l'accident.
Une importante opération de lutte contre les incendies
Une centaine de gendarmes et 530 pompiers, dont des renforts venus d'autres départements, étaient mobilisés dans le département du Gard, vendredi, pour lutter contre trois incendies qui se sont déclarés en début d'après-midi sur les communes de Vauvert, de Montignargues et de Générac. Le gros des effectifs était déployé dans cette dernière commune, avec 410 pompiers, 140 véhicules terrestres et 4 avions bombardiers d'eau.
L'incendie de Générac est désormais fixé, rapporte France Bleu Gard Lozère samedi matin. Il a détruit 320 hectares ainsi qu'une maison, et une quarantaine de personnes ont été évacuées de façon préventive. A Vauvert, l'incendie est également fixé, 170 hectares ont brûlé et une vingtaine de personnes ont dû être évacuées. Enfin, l'incendie de Montignargues est terminé, après avoir détruit 11 hectares. Cependant, "la situation météorologique reste particulièrement défavorable et toutes les conditions sont réunies pour que de nouveaux feux puissent survenir", souligne le Service départemental d'incendie et de secours dans son dernier bulletin.
Au total, entre 14h30 et 15h vendredi, entre huit et dix départs de feu ont été constatés au sud de Nîmes, selon le commandant des sapeurs-pompiers Jacques Pagès. "C'est criminel, c'est sûr", a estimé le maire de Générac, Frédéric Touzellier. "Plusieurs feux qui partent simultanément, à des endroits différents... On est complètement dépassés." Selon Eric Maurel, le procureur de la République de Nîmes, le premier incendie de Générac, qui avait débuté mardi, était vraisemblablement déjà d'origine criminelle.
Une enquête judiciaire a été ouverte. Selon les informations de France Bleu Gard Lozère, les deux hommes interpellés vendredi ont été relâchés.
Un accident encore inexpliqué
Vers 17h20 vendredi, "un pilote de 'Tracker' de la Sécurité civile a perdu tragiquement la vie alors qu'il combattait courageusement l'incendie en cours", indique la préfecture de police dans un communiqué. Il était seul à bord. L'appareil s'est disloqué au sol, précise France Bleu.
Samedi, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a indiqué que le pilote venait de "changer d'objectif", en accord avec son commandement. "C'est au moment de ce changement, pas au moment d'une intervention, que l'avion a connu son accident", a-t-il expliqué, sans donner de détails sur la cause de celui-ci. Une enquête judiciaire et une enquête de sécurité, par le Bureau enquêtes accidents, ont été ouvertes vendredi.
Cet avion "Tracker" est le plus petit des bombardiers d'eau à intervenir face aux feux, avec les Canadair et les Dash. Sa capacité de largage est de 3 600 litres. "Tous les sapeurs-pompiers ayant vu la chute du Tracker ont pu rencontrer un psychologue", a précisé un responsable du Sdis samedi lors de la visite de Christophe Castaner.
"Voir un bombardier d'eau s'écraser c'est très très rare. Les avions sont toujours vérifiés, les pilotes sont expérimentés, ce sont des machines, des gens qui ont l'habitude de prendre des risques, qui sont soumis à rude épreuve", a expliqué le colonel Grégory Allione sur franceinfo. Parmi les derniers drames similaires en France, celui d'un Canadair qui s'était abîmé en mer, le 1er août 2005, avec son pilote et son copilote, à Calvi en Haute-Corse.
De nombreux hommages rendus au pilote
"Ce soir un pilote de bombardier d'eau a trouvé la mort en luttant contre les flammes. Il a donné sa vie pour sauver celle des autres", a salué Emmanuel Macron sur Twitter. Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, déjà présent à Générac mercredi pour constater les dégâts du premier incendie qui avait dévoré quelque 500 hectares de la commune, s'est à nouveau rendu sur place samedi à 10h. "Une immense tristesse nous étreint tous ce soir", a tweeté le ministre vendredi soi.
Ce soir un pilote de bombardier d’eau a trouvé la mort à Générac en luttant contre les flammes. Il a donné sa vie pour sauver celle des autres. Tel est le quotidien de tous les sapeurs-pompiers de France. Pensées pour la famille et pour les camarades de ce héros français.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) August 2, 2019
"Je souffre, je suis ému, je n'ai pas de mots", a pour sa part déclaré le maire de Générac, Frédéric Touzellier. De nombreux services de pompiers et de gendarmerie ont également rendu hommage au pilote disparu.
#Communiqué #FNSPF | Les 250.000 @PompiersFR expriment ce soir toute leur tristesse et leurs condoléances après le décès d'un pilote de la #SécuritéCivile dans le crash de son avion bombardier d'eau #Tracker, cet après-midi à #Générac (#Gard).#FeuxDeForêts #Solidarité #Pompiers pic.twitter.com/9ZthVdcbWs
— Pompiers de France (@PompiersFR) August 2, 2019
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