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Incendie de l'usine Lubrizol : pourquoi l'indice de qualité de l'air à Rouen n'a pas été communiqué jeudi

D'après le directeur adjoint d'Atmo Normandie, qui mesure la qualité de l'air dans la région, l'indice était bon malgré l'épais nuage de fumée noire qui survolait la ville.

Article rédigé par franceinfo
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De la fumée noire au-dessus de Rouen (Seine-Maritime), le 26 septembre 2019, après l'incendie à l'usine Lubrizol. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

Alors que le ciel de l'agglomération s'emplissait d'une fumée noire émise par l'incendie de l'usine Lubrizol, jeudi 26 septembre, certains habitants inquiets de Rouen ont voulu se tourner vers l'indice de qualité de l'air de leur ville, édité par Atmo Normandie, l'équivalent d'Airparif en Ile-de-France.

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Mais ils ont eu la surprise de découvrir que le site n'affichait aucun indice sur son site. Ce qui a même poussé certains internautes à les soupçonner de vouloir dissimuler la situation.

Vendredi 27 septembre, Atmo Normandie a mis en ligne un message expliquant sa démarche. Et l'association agréée de surveillance de la qualité de l'air d'assurer qu'elle n'a pas "stoppé ses mesures" mais simplement la diffusion de son indice global de qualité de l'air, "car son mode de calcul ne prend pas en compte ni les odeurs ni les polluants atypiques émis lors d'accidents".

Un indice pas adapté à ce type de pollution

"Nous avons décidé de ne pas le diffuser car il n'était pas représentatif de la réalité, et il n'aurait pas été compris", justifie Christophe Legrand, directeur adjoint d'Atmo Normandie, interrogé par franceinfo.

L'indice nous donnait une bonne qualité de l'air.

Christophe Legrand

à franceinfo

Une valeur équivalente à la qualité de l'air dans le reste de la Normandie. Ce qui est évidemment loin de la réalité. Christophe Legrand donne deux explications à cela. Tout d'abord, "le panache n'a pas croisé nos stations de mesure". Contrairement à une pollution atmosphérique classique, celle de jeudi était concentrée dans un panache localisé, porté "par un vent de sud-ouest bien canalisé", qui l'a donc dirigé vers les plateaux du nord de la ville, en survolant une partie du centre. Aucune des quatre stations qui servent à mesurer la qualité de l'air à Rouen ne sont situées dans cette zone. 

D'ailleurs, ces stations "mesurent les polluants les plus représentatifs de l'activité quotidienne de l'agglomération", justifie Christophe Legrand. Dans une ville comme Rouen, la pollution provient le plus souvent du trafic automobile. Rien à voir avec ce qui émane d'un incendie comme celui de l'usine Lubrizol. "C'est un incident comme il en arrive une fois tous les dix ans, dans toute la France", estime-t-il. L'indice Atmo, dont l'élaboration est soumise à un réglement national, "ne peut pas être construit en fonction d'un événement aussi rare".

Des mesures plus pertinentes à venir

L'association de surveillance de la qualité de l'air a par ailleurs continué de mettre en ligne ses relevés heure par heure pour chacun des polluants mesurés. Ils montrent un taux d'ozone un peu plus important que les jours précédents, mais pas d'évolution notable pour le reste.

Cela ne veut pas dire qu'Atmo Normandie ne fera aucune mesure sur la pollution liée à l'incendie de Lubrizol. Depuis hier, l'association a entrepris de "prélever des échantillons, notamment des suies" pour les analyses et comprendre quelles sont les produits qui ont été rejetés dans l'air rouennais, et dans quelles quantités. Les premières analyses visent à mesurer un vaste éventail de polluants, et les "informations qualitatives" ne seront pas disponibles avant "quelques jours".

En attendant, Atmo Normandie affiche à nouveau un indice de qualité de l'air pour Rouen. Celui-ci est de 4 sur 10 – Cherbourg est aussi à 4, le reste de la Normandie à 3. "On a décidé de le remettre, parce qu'on pense que maintenant les gens ont compris" ses limites, explique Christophe Legrand. Mais il ne reflète pas davantage la pollution liée à l'incendie du site classé Seveso, celle qui inquiète aujourd'hui les habitants.

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