Incendie dans le Var en 2021 : le parquet de Draguignan demande de nouvelles investigations

Trois ans après la mort de deux personnes lors d'un incendie dans la plaine des Maures dans le Var, le parquet de Draguignan a demandé aux deux juges d'instruction en charge du dossier de pousser plus loin des investigations.
Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Provence
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Des pompiers marchent dans une forêt lors de l'incendie près de Gonfaron (Var), le 17 août 2021. (NICOLAS TUCAT / AFP)

Trois ans après la mort de deux personnes dans l'incendie qui avait ravagé plus de 7 000 hectares au cœur de la plaine des Maures (Var), le parquet de Draguignan a demandé aux deux juges d'instruction en charge du dossier de nouvelles investigations, a appris France Bleu Provence de sources proches de l'enquête lundi 16 décembre.

Après la mise en examen d'un homme d'une quarantaine d'années qui a reconnu avoir jeté un mégot de cigarette à l'endroit où le feu s'est déclaré, le parquet souhaite éclaircir certaines zones d'ombre afin de déterminer si ce geste aurait pu avoir des conséquences moins dramatiques.

Les juges d'instruction pensaient avoir rendu une copie exhaustive quasiment deux ans après l'incendie mortel, le ministère public a souhaité aller plus loin en demandant des investigations supplémentaires pour vérifier si tout avait été mis en œuvre au préalable en termes de prévention du risque incendie.

Des interrogations notamment sur l'ordre d'évacuation 

Le feu étant partie de l'aire d'autoroute de Sigues sur l'A57, le parquet veut comprendre quelles dispositions la société d'autoroutes Vinci avait prises pour entretenir cet espace de repos. Autre point d'interrogation, l'obligation légale de débroussaillement qui manifestement n'avait pas été respecté dans le hameau du Val de Gilly - là même où deux personnes ont péri - alors même qu'il appartient au maire de la commune de la faire appliquer.

Il existe par ailleurs un questionnement sur l'ordre d'évacuation. Le Sdis indique en avoir formulé un. Le maire de Grimaud conteste l'avoir reçu. La construction illégale du cabanon, et son absence de procédure afférente interrogent également. Pour sa défense, l'élu met en avant la difficulté de contrôler ce type de construction dans une zone où de nombreuses ruines sont présentes. Or, cette construction avait été mise en location sur des plateformes comme Abritel et Airbnb par son propriétaire (décédé dans l'incendie) à une jeune femme (elle aussi victime de ce feu dramatique).

Les deux plateformes auraient dû effectuer une déclaration auprès des services municipaux de la commune concernée. Si cela n'a pas été fait, c'est un manquement de la plateforme. Mais dans le cas inverse, les services communaux ne pouvaient pas ignorer la présence de cette location. Contacté par France Bleu Provence, le parquet de Draguignan n'a pas souhaité faire de commentaire.

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