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Incendies au Canada : les feux au Québec ont été rendus plus probables par le réchauffement climatique, selon une étude

"Tant que nous ne cesserons pas de brûler des combustibles fossiles, le nombre d'incendies de forêt continuera d'augmenter, brûlant des zones plus vastes pendant des périodes plus longues", avertit une des auteures.
Article rédigé par Gabrielle Trottmann, franceinfo
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Publié
Temps de lecture : 2min
Un feu de forêt à Lebel-sur-Quévillon, au Québec (Canada), le 23 juin 2023. (FREDERIC CHOUINARD / ANADOLU AGENCY / AFP)

Alors que les feux continuent de faire rage au Canada, des chercheurs tentent d'en comprendre les causes. Les conditions météorologiques à l'origine des incendies qui se sont déclenchés entre mai et juillet au Québec ont été rendues "deux fois plus probables" par le changement climatique, causé par les activités humaines, établit ainsi une étude du World Weather Attribution (WWA), publiée mardi 22 août.

>> Pourquoi les incendies sont aussi virulents et incontrôlables au Canada cette année

Ces incendies sont "sans précédent", soulignent les chercheurs dans un communiqué de presse (PDF). Au total, "près de 14 millions d'hectares ont déjà brûlé, une superficie plus grande que celle de la Grèce". Le plus grand désastre de l'histoire de pays datait jusque-là à 1989, avec 7,6 millions d'hectares détruits, rappelle le communiqué.

"Des conditions semblables à une poudrière"

L'intensité des éléments provoquant des feux a augmenté "de 20 à 50%", affirme l'étude. "L'augmentation des températures crée des conditions semblables à celles d'une poudrière dans les forêts du Canada et du monde entier", explique Friederike Otto, spécialiste du climat et de l'environnement à l'Imperial College de Londres (Royaume-Uni).

Une telle situation pourrait désormais se reproduire en moyenne une fois tous les 25 ans. "Tant que nous ne cesserons pas de brûler des combustibles fossiles, le nombre d'incendies de forêt continuera d'augmenter, brûlant des zones plus vastes pendant des périodes plus longues", avertit Friederike Otto.

"Au moins quatre décès ont été directement liés aux incendies et près de 200 000 personnes ont été évacuées des zones touchées", rappellent les chercheurs. Les fumées qui se sont déplacées à travers le Canada et les Etats-Unis ont par ailleurs eu pollué fortement l'air, entraînant aussi la fermeture d'écoles et une "forte augmentation des visites aux services d'urgence liées à l'asthme", rappelle le WWA.

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