: Vidéo "Quand je vois la colline comme elle est, ça me donne envie de pleurer" : après l'incendie, les habitants de Martigues en détresse
Au total, plus d’une cinquantaine de maisons ont été endommagées par les incendies qui ont ravagé Martigues et ses alentours depuis la nuit de mardi. Il ne s’agit heureusement que de dégâts matériels. Mais pour les habitants, c’est une période pénible qui commence. Enlever les gravats, nettoyer… Et se défaire de la peur.
Des maisons noircies, des voitures calcinées, des pinèdes brûlées à perte de vue… Voilà à quoi ressemble le paysage de Martigues et de ses alentours (Bouches-du-Rhône) après le passage des incendies qui ont débuté dans la nuit du 4 août.
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Virginie et sa famille l’ont échappé belle : le feu a littéralement sauté par-dessus leur maison. "Le feu a contourné la maison, explique Virginie. Il a tourné devant puis il y a eu tellement de vent qu'il est passé par-dessus. On a évité la catastrophe." Heureux hasard, Virginie et son compagnon avaient débroussaillé quelques jours avant, c’est ce qui a sauvé leur maison. Mais ils n'ont plus de courant, le feu ayant mis à terre plusieurs poteaux électriques. La jeune femme garde le sourire, mais elle est à fleur de peau.. "Quand je vois la colline comme elle est, ça me donne envie de pleurer", admet Virginie ébranlée. On a eu peur. La petite a eu peur, elle a fait des cauchemars toute la nuit. Là, on est un peu sur les nerfs."
"C'était un peu l'enfer sur terre"
Tous les voisins sont encore sous le choc. Certains avaient choisi de rester pendant l’incendie, pour se battre contre le feu avec un simple tuyau d’arrosage et des seaux d’eau, d’autres sont partis en catastrophe. Denis il a bien essayé de contrer les flammes, avant d’abandonner : "Je me servais du jet pour arroser un peu ma maison et avant de partir, je me suis aspergé complètement."
J'ai mouillé tous mes vêtements et je suis parti à travers les vignes. La végétation était en flammes déjà.
Denis, un habitant de Martiguesà franceinfo
Le passage du feu n’a duré que quelques secondes, mais on voit de nombreuses voitures brûlées, des zones entières de pinède calcinées. On marche sur les cendres, les haies des jardins sont parties en fumée. "C'était un peu l'enfer sur terre", décrit Éric qui a perdu toute sa bergerie. "Je vais me retrouver avec un troupeau SDF [sans domicile fixe]. On va dire que dans la situation actuelle, la sècheresse qu'il y a actuellement et la bergerie qui a brûlé avec tout mon fourrage, je me retrouve en grande difficulté. Mais on s'accroche", confie-t-il encore choqué.
Les habitants sont dépités mais aucun ne pense quitter la région, malgré les incendies qui se répètent. Ils se disent trop attachés à ces terres, aujourd’hui calcinées.
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