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Incendies en Gironde : des agents de la DFCI réalisent des abattages préventifs d'arbres pour que le feu "ne puisse plus consommer de forêt"

Afin de ralentir la progression du feu dans le secteur de Landiras, l'association de défense des forêts contre les incendies (DFCI) en Gironde effectue des abattages préventifs d'arbres. Cette technique permet de créer un barrage de protection contre les flammes. 

Article rédigé par franceinfo - Arthur Fradin
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Temps de lecture : 3min
Depuis le début de l'incendie, plus de 13 000 hectares sont partis en fumée dans le secteur de Landiras, le 18 juillet 2022. (IDHIR BAHA / HANS LUCAS)

En prenant la direction de Saint-Symphorien, village de Gironde évacué mercredi 19 juillet en raison des incendies à Landiras et de La Teste-de-Buch, qui ont détruit plus de 20 000 hectares en Gironde en une semaine, tous les arbres entre la forêt et la route ont été abattus et ce sur plusieurs centaines de mètres.

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Un broyeur de gros volume est en train de dégager la zone. "On fait en sorte que si le feu arrive depuis les grands pins, il ne puisse plus consommer de forêt, souligne Bruno Lafon, président de l'association de défense des forêts contre les incendies (DFCI) en Gironde. On a donc abattu des arbres à une certaine distance. On a nettoyé ce qu'on appelle 'à sable blanc'. C'est à dire que lorsque le feu va arriver, il va mourir parce qu'il n'aura plus de matière à consommer. Et les pompiers seront là en défense, au cas où il y aurait des sautes de feu." Ces projections de particules enflammées sont à l’origine de foyers secondaires en amont des incendies.

Créer un barrage de protection

Cet abattage massif permet de créer un barrage conséquent pour lutter contre les feux. Le village de Saint-Symphorien est situé à seulement 18 kilomètres de Landiras. La route joue également le rôle de système de protection. "C'est pour ça qu'on fait toujours ces coupes à côté d'une route. Cela fait partie des éléments que nous demandions depuis un certain nombre d'années, mais sur lesquels nous n'étions pas forcément entendus", insiste Bruno Lafon.

Ce responsable regrette que le nettoyage de la forêt ne se fasse plus de la même manière qu'à une époque plus ancienne. "Le résultat malheureusement est là, assure Bruno Lafon. Donc, il faut trouver le bon équilibre." Trouver les bons équilibres, cela signifie renoncer à un peu de forêt en bord de route pour ne pas en perdre beaucoup à l'avenir, en cas de nouveau sinistre. D'autant que la zone reste dangereuse. "Le secteur a été pleinement sous l'axe de propagation de l'incendie quand on était sur les régimes météorologiques précédents", analyse Marion Daguerre, ingénieure à la DFCI.

"On continue de contenir l'incendie en fonction de l'orientation des vents pour ne pas qu'il puisse se propager sur ce secteur."

Marion Daguerre

à franceinfo

"Malgré les changements de vent, conclut Marion Daguerre, l'incendie entretient son propre régime et continue d'avancer. L'essentiel, c'est de sécuriser le maximum de zones". Pour sécuriser la zone, ici une flotte impressionnante est déployée avec un total de 14 têtes d'abattage pour couper les arbres, 30 machines forestières et trois bulldozers sont également mobilisés.

Des agents de la DFCI réalisent des abattages préventifs pour que le feu "ne puisse plus consommer de forêt" - le reportage d'Arthur Fradin

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