Incendies en Gironde : les fumées dégagées par les feux sont-elles dangereuses pour la santé ?
Les vents ont porté les fumées jusque dans les départements voisins, entraînant une dégradation de la qualité de l'air en Nouvelle-Aquitaine.
Les habitants de la métropole bordelaise, en région Nouvelle-Aquitaine, ont eu la mauvaise surprise de se réveiller dans des pièces enfumées, mardi 19 juillet. "J'ai été obligée de me relever pour refermer les fenêtres parce que c'était intenable chez moi. Ça me piquait la gorge", témoigne Bénédicte, une habitante, au micro de France Bleu Gironde. Elle n'est pas la seule à s'inquiéter : le standard des pompiers a été "saturé" d'appels durant la nuit, assure sur Facebook le conseil départemental de la Gironde.
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Les fumées des incendies qui ravagent Landiras et La Teste-de-Buch ont été portées par le vent, non seulement en Gironde, mais aussi dans les départements voisins. "Depuis vendredi dernier, on a eu des vents qui venaient du nord de la région qui ont poussé les fumées vers le Sud, avec une hausse du niveau de concentration en particules fines dans les Landes ou les Pyrénées-Atlantiques", détaille auprès de franceinfo Julie Gault, de l'Atmo Nouvelle-Aquitaine, l'institut chargé de mesurer la qualité de l'air dans la région. "Cette nuit, les vents ont tourné, et c'est désormais le nord de la région qui est touché (Gironde, Charente, Dordogne, Lot-et-Garonne, Vienne)".
Résultat : la qualité de l'air est qualifiée de "mauvaise" à "dégradée" dans toute la région. Des villes comme Limoges, Poitiers ou La Rochelle sont concernées, selon le site de l'Atmo Nouvelle-Aquitaine. Avec, comme conséquence possible, une "irritation" des voix respiratoires, selon un communiqué de l'Agence régionale de santé (ARS) de la région publié mardi.
"Pas de risques majeurs pour la santé"
Que faire dans ces cas-là ? Premier conseil : "Evitez d'encombrer les lignes téléphoniques des pompiers, ne les contactez que si vous identifiez un départ un feu", demande la préfecture de Dordogne, qui rappelle que "la présence de fumées ne revêt pas de risques majeurs pour la santé".
Si vous êtes à proximité immédiate des incendies, "les mesures de protection de la population générale sont actualisées en fonction de la situation et peuvent aller jusqu'à l'évacuation de certaines zones", écrit l'ARS. Dans les zones les plus éloignées mais touchées par les fumées, l'ARS recommande de "limiter le temps passé à l'extérieur" et de "restreindre les activités physiques intenses en extérieur".
Vigilance pour les personnes fragiles
L'Agence régionale de santé rappelle qu'il convient tout de même de "surveiller de près les personnes à risques". Elle précise : "Sont particulièrement concernées les personnes ayant des antécédents respiratoires de type asthme, insuffisance respiratoire chronique ou autres pathologies respiratoires, ainsi que les personnes présentant une insuffisance cardiaque, pour lesquelles les effets irritants des fumées peuvent aggraver leur pathologie". Les employeurs de salariés travaillant en plein air sont par ailleurs "invités à faire preuve de vigilance, et à saisir le cas échéant leur service de médecine du travail".
"Pour une simple sensation d'odeur gênante et/ou d'irritation des voies respiratoires supérieures, il n'est pas nécessaire de solliciter le médecin traitant, ni d'appeler le numéro d'urgence du Samu-Centre 15", ajoute l'ARS. En revanche, en cas d'apparition "d'une gêne respiratoire, les personnes à risque doivent se rapprocher d'un médecin généraliste et, à défaut, en fonction de l'intensité des symptômes ou de la gêne, contacter le numéro d'urgence 15".
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