Interpol fait appel au grand public pour mettre un nom sur les corps de 46 femmes
"Regardez ces femmes. Pourraient-elles être votre amie, votre cousine, votre collègue, votre patiente, votre voisine, disparue subitement ?" Interpol a lancé, mardi 8 octobre, une campagne inédite à destination du grand public dans le but d'identifier 46 femmes retrouvées mortes dans six pays européens, dont la France, au cours des dernières décennies. Un tatouage, un collier, une particularité physique... L'organisation internationale de coopération policière, dont le siège est à Lyon, dévoile ainsi des éléments d'enquête réunis sur le site Identify Me.
Comment s'appelaient "la femme en rose", "l'introvertie" ou "la globe-trotteuse" avant de mourir dans des conditions suspectes et d'être surnommées ainsi par les enquêteurs ? "La moindre information peut être décisive et faire la lumière sur ces mystères", espère le secrétaire général d'Interpol Jürgen Stock, pour "apporter des réponses à leurs familles et obtenir réparation".
Sept de ces femmes ont été retrouvées en France, entre 1982 et 2021. L'une d'elles, découverte en contrebas d'une corniche près de Villefranche-sur-Mer en mars 2008, avait entre 60 et 75 ans et portait à l'annulaire gauche une bague gravée "Jean et Nelly, 25.06.1960".
En publiant des extraits de leur "notice noire", ces alertes en principe réservées à l'usage de la police, l'organisation espère nommer "la femme aux papillons tatoués" retrouvée dans la Seine en 2016 ou "la femme enceinte aux colliers de grenat", découverte dans un bois de Bourgogne en 2001.
Pour chaque victime, l'organisation publie sur son site une reconstitution faciale, des détails concernant l'endroit et l'état dans lequel elle a été retrouvée ou des photos de vêtements ou de bijoux découverts sur les lieux.
Un précédent appel en mai 2023
Interpol avait lancé en mai 2023 une campagne inédite baptisée "Identify me" ("Identifiez-moi"), pour rendre leur nom à 22 femmes retrouvées en Allemagne, Belgique et aux Pays-Bas au cours des 40 dernières années.
Ce premier appel à témoins avait permis d'identifier Rita Roberts, une citoyenne britannique de 31 ans découverte à Anvers plus de trente ans auparavant. Des proches de la victime avaient reconnu le tatouage de la jeune femme, représentant une fleur, sur les documents mis en ligne par Interpol.
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