Isère : à Grenoble, des intimidations mafieuses autour des chantiers du BTP
En pleine rénovation urbaine, l’agglomération de Grenoble (Isère) multiplie les chantiers. Certains projets sont toutefois retardés, voire arrêtés. Dans le sud de la ville un habitant témoigne : "Ils ont commencé à un moment, et ils ont abandonné". La cause ? Des entreprises du BTP sont victimes de racket par des délinquants, souvent issus des quartiers voisins.
En première ligne, des salariés des sociétés racontent souvent la même histoire : des "gars" du "quartier" qui viennent proposer leur aide au début du chantier en cas de "problème". Un procédé d’intimidation bien rodé, selon un policier grenoblois. "Ils se servent d’exemple de chantiers qui sont pillés, où il y a eu des vols d’outils", dit-il.
Un système mafieux
Le but est parfois de forcer l’entrepreneur à embaucher telle ou telle société de gardiennage. L’ancien maire d’Échirolles (Isère) dit lui aussi avoir été plusieurs fois témoin de chantages. À Grenoble, c’est même devenu un système, selon le procureur de la République. "C’est un système mafieux qui est mis en place, parce qu’il y a des pressions, il y a des menaces, mais aussi parce qu’il y a de l’omerta", commente Éric Vaillant.
Le parquet de Grenoble appelle les chefs d’entreprise du bâtiment à porter plainte systématiquement. Depuis plusieurs années, faute de témoignages concrets, les enquêtes judiciaires peinent à aboutir.
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