Isère : le suspect arrêté 20 ans après les faits est mis en examen pour les meurtres de deux petites filles
Vingt-deux ans après la mort de Sarah et dix-sept ans après la disparition de Saïda, un homme a été mis en examen ce jeudi pour deux assassinats sur les deux fillettes, ainsi qu'une tentative de viol. Il ne nie pas les faits mais conteste la préméditation, et a été placé jeudi soir en détention provisoire.
En 1991, le suspect a enlevé et tué la petite Sarah, 6 ans, alors qu'elle jouait près de son domicile à Voreppe. Il a récidivé cinq ans plus tard, s'en prenant cette fois à la petite Saïda, 10 ans, toujours dans la même ville.
La police l'a interpellé hier
à son domicile mardi, confondu par des traces ADN relevées sur la scène du
crime et sur le T-shirt d'une des victimes.
Proche des familles des victimes
Lors d'une conférence de presse jeudi après-midi, le procureur de Grenoble Jean-Yves Coquillat a fait le point sur l'enquête, commençant par rendre hommage "aux juges d'instruction qui ont travaillé sur ces dossiers, aux gendarmes qui viennent d'élucider ces affaires, à leurs collègues qui ont travaillé à l'époque des faits et au travail du laboratoire de la région de Bordeaux qui est parvenu récemment à isoler l' ADN du suspect. "
Il a confirmé que le suspect, prénommé Georges, niait avoir voulu tuer ses victimes. Après sa mise en examen pour le meurtre de Sarah jeudi matin, l'enquête devait déterminer les liens entre le suspect et la disparition de Saida. L'homme a finalement reconnu s'en être pris à la petite fille :
"Le suspect a expliqué qu'il avait croisé la fillette alors qu'il faisait du vélo. Saida lui a demandé de lui prêter ce vélo. Il dit s'en être pris à elle parce qu'elle ne voulait plus lui rendre cette bicyclette."
Père de famille, il était proche de certains des frères de deux victimes, et avait même confié son fils à la mère de l'une d'elle, qui était nourrice.
Le procureur a précisé que le suspect n'avait probablement pas commis d'autres faits, en référence aux disparus de l'Isère, ces neufs enfants disparus dans la région entre 1983 et 1996. "C'est une création d'avocats reprise par certains médias , a expliqué Jean-Yves Coquillat. Ces affaires n'ont rien à voir entre elles, exceptées les affaires Fabrice Ladoux/Dubrulle et Siad/Berch ."
Plaider l'irresponsabilité ?
D'après son avocat, cet homme de 37 ans s'est montré "effondré " et a
commencé à "comprendre la réalité de ce qu'on lui reproch[ait] ",
selon Me Emmanuel Decombard, qui indique que son client évoque un "coup de folie" pour le premier meurtre et
un "accident " pour le deuxième.
Dans l'affaire Sarah Syad, "il a dit que le diable était entré en lui (...)
qu'il ne sait plus ce qu'il a fait (...) et qu'il ne voulait pas la tuer ", a
précisé le procureur au cours de la conférence de presse de jeudi après-midi.
Le suspect, qui avait 15 ans et demi au moment des premiers faits, est aujourd'hui atteint de la maladie de Steinert. Elle
provoque une dégénérescence musculaire, qui peut être associée à un retard
mental plus ou moins important. "On a demandé une expertise psychiatrique de
toute urgence ", a ajouté l'avocat, estimant "possible " que la
défense plaide l'irresponsabilité.
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