Affaire Patricia Bouchon : le mari de la joggeuse assassinée provoque un incident au deuxième jour du procès
Le mari de la victime a estimé à la barre que l'avocat général avait une posture partiale.
Jeudi 14 mars, la première journée du procès de Laurent Dejean, 39 ans, accusé du meurtre de Patricia Bouchon, alors qu'elle faisait son jogging, a été très difficile à vivre pour les parties civiles. Patricia Bouchon, secrétaire juridique, a été assassinée le 14 février 2011 à Bouloc, près de Toulouse.
Vendredi, le deuxième jour de ce procès, qui se déroule aux assises de Haute-Garonne, a été marqué par un incident qui a opposé le mari de Patricia Bouchon à l'avocat général, rapporte France Bleu Occitanie. Le mari de Patricia Bouchon a reproché la posture "partiale", selon lui, lors de la première journée d'audience, de l'avocat général, qui a menacé en retour de se retirer, avant que le calme ne revienne.
En effet, jeudi, les déclarations à la barre des directeurs d'enquête de la cellule Disparition 31 pilotée par les gendarmes, ont été contestées non seulement par les avocats de la défense, mais aussi par le ministère public. À propos d'un témoignage anonyme qui met les gendarmes sur la piste de Laurent Dejean, l'avocat général David Sena a estimé qu'il s'agissait d'un "renseignement isolé". Plus tard, il a remis en cause le témoin-clé qui affirme avoir vu Laurent Dejean le matin du meurtre. Une attitude qui a donc déplu au mari de la victime, Christian Bouchon, qui en a fait part vendredi matin à la barre.
Une posture jugée partiale
Christian Bouchon décline d'abord son identité, puis, les mains cramponnées à la barre, s'adresse au président des assises : "Monsieur le président si vous le permettez, j’ai une requête. La partie civile est très blessée, limite outragée. Nous avons deux conseils [avocats, ndlr], la défense aussi mais, nous avons le sentiment que David Sena..."
Le magistrat tonne depuis son siège : "Ne m’appelez pas par mon nom ! Dites 'monsieur l’avocat général' !" Christian Bouchon s’excuse et reprend. Le mari de Patricia Bouchon veut revenir sur la posture qu’il a jugé partiale du magistrat la veille. L’avocat général bondit de sa chaise et interpelle le président de la cour.
Je n’ai pas à m’expliquer, ni à être pris à partie ! Si c’est cela, je me retire !
l'avocat généralau procès
"Les avocats de la partie civile m’ont contacté avant le procès, ils connaissent ma position". Maître Baro se lève à son tour pour défendre son client. Christian Bouchon glisse : "Vous êtes très énervé, monsieur l’avocat général".
C'est finalement le président de la cour qui s'emploie à ramener le calme : "Le sentiment d’inégalité qui est le vôtre est légitime mais je voudrais vous rassurer sur notre démarche. Oui, c’est d’abord le procès de Laurent Dejean. Mais les uns et les autres avons le souci de rechercher la vérité. Je n’ai pas de conviction préétablie. N’imaginez pas que les choses puissent être jouées."
Le calme est alors revenu dans la salle d’audience. Christian Bouchon ajoute, d’une voix plus douce : "Je suis rassuré par rapport à ce que vous dites, pas par rapport aux faits".
On va parler de Patricia. Je suis là pour la représenter.
Christian Bouchonau procès
À la barre, le mari de la défunte a ensuite évoqué la disparition de son épouse, en employant le présent.
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