Internement en psychiatrie, motivations... Ce que l'on sait du suspect interpellé après l'agression d'un militaire à Paris

Un militaire de l'opération Sentinelle a été agressé au couteau devant la gare de l'Est, à Paris, lundi soir. Le suspect, interpellé sur place, était connu de la justice.
Article rédigé par Yannick Falt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'agression a eu lieu au niveau de la gare de l'Est, à Paris, lundi 15 juillet vers 22 heures. (Photo d'illustration). (EMMA BUONCRISTIANI / MAXPPP)

L'homme suspecté d'avoir blessé au couteau un militaire de la force Sentinelle,  lundi 15 juillet, gare de l'Est à Paris, a été admis en soins psychiatriques. Le suspect est un homme de 40 ans, déjà connu pour meurtre commis en 2018, a ajouté une source policière auprès de franceinfo. Les jours du militaire ne "sont pas en danger", a assuré Gérald Darmanin.  

Motivations au cœur des investigations

Peu avant 22h, le suspect, un homme âgé de 40 ans né en République démocratique du Congo et de nationalité française, a porté un coup de couteau "entre les deux omoplates" du militaire qui patrouillait. Le suspect a très vite été interpellé par les autres soldats présents et le militaire blessé a été rapidement évacué. Ce dernier, âgé de 23 ans, caporal au 8e régiment de parachutistes d'infanterie de marine (RPIMA) de Castres (Tarn) a été blessé au couteau, à l'épaule, alors qu'il patrouillait, dans le cadre de l'opération Sentinelle. Son pronostic vital n'est pas engagé.

L'agresseur, qui se dit chrétien, a crié en français "Dieu est grand" en français, lors de l'agression. "Les circonstances et motivations de l'agression font actuellement l'objet d'investigations", a précisé le parquet de Paris. Selon les premiers éléments de l'enquête, l'homme dit avoir agi parce que "des soldats tuent des gens dans son pays".

Déclaré irresponsable pénalement

Le quadragénaire, né en 1984, naturalisé français en 2006, est connu pour des antécédents psychiatriques en France. En 2018, il a poignardé mortellement un jeune homme de 22 ans à la station RER de Châtelet-les-Halles, dans le centre de Paris. Une affaire dans laquelle il n'a pas été jugé, puisque déclaré irresponsable pénalement, en raison d'une abolition du discernement.

Selon la décision de justice, datée de 2020, l'expertise psychiatrique a conclu qu'il était atteint d'une "probable maladie schizophrénique évolutive depuis plusieurs années sans prise en charge médicale jusqu'à maintenant".  L'homme avait alors été hospitalisé d'office. Il a aussi été condamné à deux reprises pour des violences conjugales.

Mardi, quelques heures après son interpellation gare de l'Est, le suspect été placé à l'Infirmerie psychiatrique de la préfecture de police de Paris (I3P), confirme dans un communiqué le parquet de Paris, à l'issue de sa garde à vue, levée vers 8h30.

Le Parquet national antiterroriste n'a pas été saisi

"Les investigations autour des faits et de la personnalité du mis en cause se poursuivent", précise le parquet, au lendemain des faits. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour tentative d'assassinat et saisi le deuxième district de la police judiciaire parisienne. Le Parquet national antiterroriste n'a pas été saisi des faits à ce stade. 

Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, se rendra aux côtés du militaire agressé, à l'hôpital militaire de Percy, dans les Hauts-de-Seine, mardi. "Pensées au blessé, soutien à nos forces armées qui participent plus que jamais à la sécurité des Français", a réagi le ministre des Armées lundi soir.

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