"Je ne reconnais aucun des chefs d'accusation", confie Stéphane Haussoulier, ancien président de la Somme, condamné pour abus de confiance, escroquerie et blanchiment
"Je m'obligerai au silence jusqu'à ce que, je l'espère le plus vite possible, la justice me donne raison", confie Stéphane Haussoulier, ancien président (divers droite) du département de la Somme et condamné pour abus de confiance, escroquerie et blanchiment. Trois jours après son retrait de la présidence de la collectivité, et près d'une semaine après sa condamnation, l'élu s'exprime pour la première fois sur France Bleu Picardie, lundi 9 décembre.
L'élu a annoncé son retrait dans un communiqué, publié vendredi soir, "une décision difficile", confie-t-il. Néanmoins Stéphane Haussoulier reste conseiller départemental du canton d'Abbeville-2 et il a donc fait appel de la décision du tribunal de Beauvais (Oise). "Je connais la décision, mais je n'ai pas lu le jugement, assure-t-il. Je n'ai jamais fait ce dont les médias ont parlé". La justice lui reproche le détournement de près de 370 000 euros, sur une période allant de juin 2016 à décembre 2023, dans le cadre de ses différentes fonctions.
Il concède : "Il n'y a pas un jour depuis le 6 février où je ne pense pas éventuellement aux erreurs que j'ai pu commettre". Mais "je persiste et je vous dis ici, les yeux dans les yeux, je ne reconnais aucun des chefs d'accusation de la justice", précise-t-il.
"Petite dénonciation entre amis"
Stéphane Haussoulier rappelle que la procédure judiciaire a débuté par une "dénonciation". "Tout le monde sait bien que tout ça part d'abord d'une petite dénonciation entre amis", décrit Stéphane Haussoulier. Il rappelle que les faits se sont déroulés sous la présidence de Laurent Somon, ex-président du conseil départemental et sénateur LR de la Somme. Les faits reprochés datent de "2017", "relèvent de sa présidence", "et il signale cela à la justice "deux années après ne plus être président du département", décrit Stéphane Haussoulier.
Poussé à la démission ou à la mise en retrait par l'opposition mais aussi une partie de sa majorité, il reconnaît qu'il avait "bien conscience que si je ne le faisais pas, je mettais en danger l'institution départementale que j'ai servie pendant quatre ans avec bonheur et volonté". "Ce n'est pas parce que vous prenez cette décision lourde de conséquences que vous reconnaissez le quart du 10ᵉ d'un début de responsabilité", poursuit l'ancien président du département.
Stéphane Haussoulier rappelle enfin, dans la perspective de son procès en appel, que "pas plus que les autres, mais pas moins que les autres", il doit être présumé innocent. "J'ai confiance en la justice de mon pays, j'ai confiance dans les institutions judiciaires. Je travaille trop souvent avec les magistrats, notamment pour l'aide sociale à l'enfance, pour savoir la grandeur que sont les services de la justice", conclut Stéphane Haussoulier.
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