Justice : deux ans après la création du pôle cold case à Nanterre "on donne à ce pôle les moyens d'une justice du XXe siècle", se désole l'avocat Didier Seban
Deux ans après la création du pôle cold cases à Nanterre, Me Didier Seban, avocat spécialisé dans les cold cases, invité, mardi 5 mars, sur franceinfo, se désole du manque de moyens. "On donne à ce pôle les moyens d'une justice du XXᵉ siècle et pas du XXIᵉ siècle".
Il dénonce le manque de moyens humains. Acutellement trois juges travaillent au pôle sur une centaine de dossiers mais il explique qu'il y a "plusieurs milliers de cold cases et on nous dit maintenant ça y est, l'étiage est atteint, on ne peut plus en prendre de nouveaux, sauf si on en résout. Ce n'est pas possible. Ce n'est pas audible pour des familles qui attendent 20 ou 30 ans ", s'insurge-t-il.
"Une administration judiciaire frileuse"
Le manque de moyens logistiques est aussi souligné par l'avocat. "On détruit aujourd'hui la mémoire criminelle de la France puisque les anciens logiciels qui servaient au juge d'instruction ne sont plus entretenus et qu'on ne peut plus avoir accès à ces dossiers." Il dénonce "une administration judiciaire qui est frileuse, qui manque d'ambition pour le pôle" et demande "un site internet avec tous les cold cases de France qui permettra de les recenser, où chacun pourra apporter éventuellement une information". Pour lui, "chacun travaille dans son coin et on n'arrive pas à créer cette mémoire criminelle nécessaire au niveau du pôle".
Après deux ans de création, il salue tout de même "le renvoi de Monique Olivier devant la cour d'assises pour les affaires Mouzin, Parrish et Domèce" ou encore "la résolution de l'affaire Marcel, une très ancienne affaire non élucidée dans le centre de la France".
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