Loiret : un sergent de l'armée de l'air condamné pour proxénétisme

L'homme de 26 ans, avait monté un réseau local exploitant neuf jeunes femmes. Il a été condamné jeudi par le tribunal correctionnel d'Orléans à 18 mois de prison ferme.
Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Orléans
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La base aérienne Orléans-Bricy (Loiret). (GOOGLE MAPS)

Un sergent de l'armée de l'air, affecté à la base aérienne 123 Orléans-Bricy (Loiret), a été condamné à trois ans de prison dont 18 mois ferme pour "proxénétisme aggravé", rapporte France Bleu Orléans qui a assisté au procès au tribunal correctionnel d'Orléans, jeudi 1er août. L'homme de 26 ans, avait monté un réseau local exploitant neuf jeunes femmes.

Devant les juges, le prévenu a expliqué que c'est par hasard qu'il a monté ce réseau local : une prostituée dont il était le client régulier lui demande s'il ne peut pas l'héberger. "Par la suite, raconte-t-il, elle a amené des connaissances à elle, et c'est parti comme ça." En moins de deux ans, entre juin 2020 et novembre 2021, le militaire en fait un véritable métier en recrutant lui-même des jeunes femmes. Parmi elles, l'une de ses compagnes avec qui il lui arrive parfois d'être violent. Au total, les gendarmes estiment qu'il a perçu 53 000 euros en exploitant au moins neuf jeunes femmes. Une rentrée d'argent qui ne lui était pas essentielle, mais il a expliqué à la présidente du tribunal qu'il a réalisé aimer "dépenser en sorties, en vêtements, pour consommer du cannabis aussi".

"Toutes les femmes qui travaillaient [pour le militaire] étaient particulièrement jeunes [...] et toutes étaient en situation de grande vulnérabilité."

Me Laure Massiera, avocate de trois victimes

France Bleu Orléans

Cette activité délictueuse prend fin quand une de ces collègues de la base aérienne 123 Orléans-Bricy alerte sa hiérarchie. Peu de temps avant, le militaire lui avait proposé de se prostituer en expliquant qu'il avait ses "entrées" dans ce milieu quand elle lui avait avoué qu'elle avait des difficultés financières. L'armée diligente une enquête interne puis saisit la justice.

L'avocate de trois victimes, Me Laure Massiera, a souligné devant les juges que "toutes les femmes qui travaillaient" pour le militaire "étaient particulièrement jeunes, l'une n'avait même que 16 ans, une autre 17 ans, et toutes étaient en situation de grande vulnérabilité, en rupture familiale, ou sortant de l'Aide sociale à l'enfance, ou étant à la rue…"

20 000 euros d'amende

L'avocat de la défense, Me Matthieu Mhamdi, a concentré sa plaidoirie sur le terrible "engrenage" dans lequel a sombré le militaire, adopté à l'âge de 12 ans. Il a aussi souligné que le casier de son client était vierge.

En plus de sa condamnation à trois ans de prison dont 18 mois ferme, le militaire engagé dans l'armée de l'air en 2018, promu sergent en 2022 et affecté à la base de Bricy, a été condamné à payer une amende de 20 000 euros. Il a aussi l'interdiction de détenir une arme pendant cinq ans. Il a été immédiatement incarcéré.

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