Mort du petit Tony : la mère était "la seule qui avait le pouvoir de mettre un terme à tout ça", dénonce l'avocat des parties civiles
En novembre 2016, le petit Tony, 3 ans, mourait sous les coups de son beau-père à Reims. Le procès, qui devant se tenir devant les assises de la Marne, a été renvoyé en 2021.
Certes, il a frappé Tony quatre ou cinq fois, la semaine avant sa mort. Certes, il lui a cassé le nez. Mais Loïc Vantal se défend d'avoir voulu le tuer : son intention, dit-il, était de le corriger quand il répondait mal ou qu'il faisait pipi au lit. Loïc Vantal, 27 ans, est accusé du meurtre du petit Tony, âgé de 3 ans. Le procès qui devait se tenir devant la cour d'assises de la Marne, à Reims, à partir du mardi 11 février, a été renvoyé en 2021. L'avocat général avait constaté "l'impossibilité de juger cette affaire" en pleine grève des avocats.
Tony est mort en novembre 2016. Son beau-père est poursuivi pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner". La mère du petit garçon, Caroline Létoile, âgée de 19 ans au moment des faits, doit comparaître pour "non-dénonciation". C'est vers elle que les regards se tournent. Caroline Létoile affirme que Loïc Vantal a couvert de coups son fils pendant plus d'un mois, et admet qu'elle aurait dû le protéger mais qu'elle avait bien trop peur de son compagnon. Un argument que balaie maître Olivier Chalot, l'avocat des parties civiles, qui défend le père et la grand-mère de Tony. "Elle (la mère) avait l’occasion de partir à plusieurs reprises, c’est la seule qui avait le pouvoir de mettre un terme à tout ça", affirme-t-il.
Lui, c’est l’instrument, c’est celui qui est la brute, qui donne des coups, mais les coups ne sont permis que parce qu’il n’y a pas la protection sur l’enfant.
Me Olivier Chalotà franceinfo
"Pourquoi a-t-elle permis que cette situation s’installe, se cristallise, sans qu’elle ait véritablement fait quelque chose ?" s'interroge l'avocat. Me Chalot dit attendre les explications, "pas simplement de dire ‘j’ai peur de Vantal’".
L'entourage pointé du doigt
Les associations de défense des enfants pointent aussi l'entourage, le voisinage et le personnel enseignant qui aurait dû soupçonner que le petit Tony était en danger. Un procès du silence que dénonce Me Caroline Remond, avocate de l'association L'Enfant bleu. "À chaque stade, plusieurs intervenants auraient pu, ont constaté, des hématomes, des bleus sur l’enfant et chacun, finalement, n’a rien fait, n’a pas osé dénoncer", rétorque l'avocate.
Tout un chacun doit alerter immédiatement les autorités judiciaires et policières en cas de soupçon, ne serait-ce qu’un soupçon sur un enfant peut sauver.
Me Caroline Remondà franceinfo
Libre sous contrôle judiciaire, la mère du petit Tony risque cinq ans de prison. Ecroué, Loïc Vantal encourt jusqu’à trente ans de prison.
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