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"Passer devant le tribunal correctionnel pour ce dossier-là, c’est une preuve de faiblesse" : au procès des "Barjols", accusés de vouloir assassiner Emmanuel Macron, la défense évoque un dossier vide

Selon l’accusation, ils avaient projeté d’assassiner Emmanuel Macron en 2018, mais aussi de brûler des mosquées ou d’assassiner des migrants. Treize membres des "Barjols", un groupe proche de l’extrême droite identitaire, ont été renvoyés par des juges antiterroristes devant le tribunal correctionnel de Paris. Le procès, qui s’ouvre mardi, doit durer trois semaines.
Article rédigé par Gaële Joly
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L’avocate de Jean-Pierre Bouyer, Maître Olivia Ronen. Elle défendait Salah Abdeslam au procès des attentats du 13-Novembre, en septembre 2021. (ALAIN JOCARD / AFP)

Le procès des "Barjols", débute mardi 14 janvier devant le tribunal correctionnel de Paris. Ces paramilitaires en colère, proches de l’extrême droite identitaire, sont poursuivis pour "association de malfaiteurs terroristes délictuelle". Celui qui est considéré comme le meneur de ce complot terroriste né dans les bouillonnements de la France pré-"gilets jaunes", est Jean-Pierre Bouyer, un retraité de 66 ans, originaire d'un petit village en Isère.

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Ancien directeur d'exploitation forestière au Gabon, marié et père de cinq enfants, l’homme a un profil ultranationaliste, à tendance survivaliste. Le 6 novembre 2018 au petit matin, il est interpellé avec trois de ses complices. Les services de renseignement le soupçonnent de vouloir assassiner Emmanuel Macron avec un couteau à l’occasion des journées du centenaire de l’Armistice. Un poignard ainsi que du matériel de survie et une bible sont retrouvés dans sa voiture. 

Des accusés qui n'ont jamais eu affaire à la justice

"Passer devant le tribunal correctionnel pour ce dossier-là, c’est une preuve de faiblesse, c’est une preuve qu’on n’a pas assez d’éléments matériels, d’éléments probants pour aller devant la juridiction suprême en matière criminelle", estime l’avocate de Jean-Pierre Bouyer, Maître Olivia Ronen. Elle affirme que son client n'est pas un terroriste, mais juste un homme en colère. "Il avait une colère à l’encontre du gouvernement, et ce n’était pas le seul. Il avait une colère aussi du fait des hausses des taxes, mais ce n’était pas du tout en envisageant quelque chose contre le président de la République, mais plutôt en manifestant et pas autre chose", indique-t-elle. Comme lui, les 12 autres prévenus, membres des "Barjols", n'avaient jamais eu affaire à la justice avant. Les profils sont très variés, des hommes âgés de 27, 40, 56 ou 66 ans, venus des quatre coins de la France, Meurthe-et-Moselle, Territoire-de-Belfort, Meuse, Hautes-Alpes, Périgord.

Parmi eux, aussi, un agent municipal originaire de Haute-Saône est poursuivi pour détention d'armes et de munitions et pour avoir également consulté des documents sur la fabrication d'explosifs. Il est accusé d'avoir voulu participer à un putsch contre la République. "Il a le profil d’une personne qui n’a jamais trop fait parler de lui et qui s’explique par une envie de protester contre une certaine politique, présente son avocat Maître Dylan Slama. C’était quand même le b.a.-ba d’une action, c’est-à-dire qu’il ne s’est rien passé. Je pense que tout ce qu’il a fait n’avait pas vocation à se mettre à agir", défend-il. Le procès doit durer trois semaines. Les prévenus risquent jusqu’à 10 ans de prison.

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