Près de six ans après la mort d'une patiente aux urgences à Paris, l'AP-HP renvoyée devant la justice pour homicide involontaire
Sa mort remonte au 18 décembre 2018. Près de six ans après la mort de Micheline Myrtil, l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) est renvoyée devant le tribunal correctionnel de Paris pour homicide involontaire, a appris franceinfo de source judiciaire, jeudi 31 octobre, confirmant une information de l'AFP.
Selon cette source, dans son ordonnance de renvoi, rendue mercredi, le juge d'instruction affirme que "l'AP-HP a commis une faute en lien certain" avec le décès de cette femme de 55 ans, admise aux urgences et laissée pendant plusieurs heures sans que "personne s'en préoccupe".
L'AP-HP a été mise en examen en mars 2021. Si le parquet de Paris avait initialement requis un procès pour homicide involontaire, fin 2022, il a finalement demandé le 3 juillet un non-lieu, estimant que "le lien de causalité entre d'éventuelles carences dans la prise en charge à l'hôpital [et] le décès n'était pas établi".
Appelée sous une mauvaise identité
La patiente souffrait de céphalées et de douleurs aux mollets. Elle avait été déposée aux urgences de Lariboisière par les pompiers le 17 décembre 2018 en fin d'après-midi, puis reçue et orientée vers une salle d'attente. Un premier rapport d'autopsie avait établi que la patiente était morte "d'une défaillance respiratoire aiguë secondaire à un œdème pulmonaire".
Appelée vers minuit sous une mauvaise identité, "Myatil" au lieu de "Myrtil", la patiente n'a jamais répondu, puis a été considérée comme partie. Elle se trouvait en réalité sur un brancard, "sans surveillance" entre 1 heure et 6 heures du matin, heure à laquelle elle a été retrouvée morte, sans avoir vu de médecin.
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