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L'eurodéputé Aymeric Chauprade quitte le Front national

"Je crois que le FN ne correspond pas à un projet crédible et ne répondra pas aux attentes des Français", a expliqué, lundi sur i-Télé, le parlementaire. 

Article rédigé par franceinfo
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Aymeric Chauprade avec Marine le Pen, pendant un meeting du Front national, le 18 mai 2014, à Paris.  (PIERRE ANDRIEU / AFP)

Aymeric Chauprade claque la porte du Front national. L'eurodéputé a détaillé les raisons de cette décision, lundi 9 novembre sur i-Télé. "Ce soir, je suis venu dire que je quitte le FN de Florian Philippot et Marine Le Pen", a-t-il expliqué, avant d'avancer des divergences "morales" mais aussi "idéologiques".

Aymeric Chauprade avait été progressivement écarté de toutes ses fonctions au FN pour indiscipline répétée, exprimant fréquemment des positions plus dures que le FN sur l'islam, plus libérales en économie.

Il a été récemment impliqué dans l'affaire "Air Cocaïne" en aidant à l'exfiltration de République dominicaine de deux pilotes français. Marine Le Pen avait indiqué qu'elle "désapprouvait" cette action et que la prochaine réunion du bureau exécutif du FN, probablement le 24 novembre, se pencherait sur le cas d'Aymeric Chauprade.

Au FN, "on ne peut pas penser"

Géopoliticien et partisan de la théorie du "choc des civilisations", Aymeric Chauprade avait un temps mené la délégation FN au Parlement européen, avant d'être démis de ses fonctions en janvier, par Marine Le Pen, après la publication d'une vidéo controversée sur l'islam, où il dénonçait l'existence d'une "cinquième colonne islamiste" en France. 

"Je n'ai pas d'amertume ni de rancœur, mais une grande déception", a-t-il affirmé, assurant partir "au moment où le Front national est au zénith".

L'eurodéputé a également accusé la présidente du FN de l'avoir "éliminé (…) sur de faux prétextes, comme celui de la vidéo sur l'islam". "Jouer de ce prétexte pour éliminer des collaborateurs qui font de l'ombre à Florian Philippot, c'est grave", a-t-il ajouté, reprochant également au FN d'avoir "écarté celui auquel on doit tout parce qu'il est devenu inutile", Jean-Marie Le Pen, tout en précisant qu'il n'était pas en train de rallier ce dernier. "Le Front national est devenu un étouffoir, on ne peut pas penser", a-t-il assuré.

"Je crois que le FN ne correspond pas à un projet crédible et ne répondra pas aux attentes des Français", a poursuivi le parlementaire, opposant "un FN du Nord, socialiste, et un FN du Sud, conservateur et libéral". "Une fois arrivé au pouvoir, comment fait-on [pour gouverner] ?", a-t-il demandé, se disant "dans une logique de droite indépendante".

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