Quatre ans de prison ferme requis en appel contre les parents des ados youtubeurs Swan et Néo
Leur procès en appel avait débuté le 27 mai. Cinq ans de prison, dont quatre ferme, ont été requis lundi 3 juin en appel contre les parents des youtubeurs Néo et Swan, jugés à Lyon pour harcèlement moral et abus de faiblesse pour leur rôle dans une entreprise matrimoniale familiale.
Swan et Néo, 12 et 19 ans, ont 6,4 millions d'abonnés sur leur chaîne YouTube et leur mère Sophie Fantasy, de son vrai nom Gaëlle Burlot, plus d'un million. Depuis une semaine, elle était jugée à Lyon pour des faits antérieurs à leur succès sur internet, quand elle travaillait pour l'agence Eurochallenges, fondée par la mère de son époux Grégory Thonet alias Greg Inside.
Au début des années 2010, plusieurs clients de cette agence, qui leur promettait de trouver l'âme sœur en Asie ou en Europe de l'Est, ont porté plainte, dénonçant des annonces mensongères, des voyages facturés deux fois, des contrats antidatés... En première instance, le couple, jugé avec d'autres membres de la famille et des anciens employés, a été condamné à trois ans et demi de prison ferme et à 100 000 euros d'amende pour escroquerie en bande organisée, abus de faiblesse, harcèlement moral et recel de biens.
Leur avocat plaide "l'incompétence"
Lors du procès en appel, Gaëlle Burlot et son mari ont éludé toute responsabilité, parfois avec des arguments simplistes qui ont pu agacer le président de la cour. "Il faut chercher du côté de la maladresse, de l'incompétence, de l'indélicatesse" plutôt que d'y voir un système créé pour exploiter ses employés et escroquer les clients, a soutenu l'avocat Romain Profit, plaidant la relaxe. Mais le procureur a finalement réclamé cinq ans d'emprisonnement dont quatre ferme, des peines assorties de 50 000 euros d'amende chacun. Olivier Nagabbo les a aussi accusés de "tirer profit de leur progéniture" en exposant leurs fils sur YouTube et les a rebaptisés les "Thénardier du sentiment".
Vêtue tout en noir, passée de blonde à brune et protégée par un masque chirurgical, Gaëlle Burlot s'est péniblement avancée à la barre à l'aide d'une béquille. "J'ai entendu les réquisitions et forcément je pense à mes enfants", a-t-elle déclaré, la voix entrecoupée de sanglots. "Ça a déjà été très difficile, la première incarcération", a-t-elle ajouté, en référence aux quelques semaines passées en prison au moment de la rentrée scolaire. "J'espère que vous ne détruirez pas ma famille plus que vous ne l'avez déjà fait."
La décision du tribunal a été mise en délibéré au 5 décembre.
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