"Sexe Tour" : neuf personnes mises en examen pour "proxénétisme aggravé en bande organisée" et placées en détention provisoire

Neuf suspects ont été mis en examen et placés en détention provisoire dans l'enquête sur un vaste réseau de proxénétisme dans la communauté chinoise en France, apprend franceinfo de source policière.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Illustration (JEAN FRAN?OIS OTTONELLO / MAXPPP)

Neuf personnes impliquées dans un vaste réseau de proxénétisme dans la communauté chinoise ont été interpellées en région parisienne le 12 décembre, a appris franceinfo de source policière, lundi 18 décembre. À l’issue de leur garde à vue pour "proxénétisme aggravé en bande organisée", "association de malfaiteurs" et "blanchiment", les suspects ont été mis en examen et placés en détention provisoire.

Toujours de source policière, quatre victimes ont été identifiées et entendues pour le moment. Une autre source, proche de l'enquête, parle d'au moins une dizaine de victimes, souvent en situation irrégulière, certaines étant âgées de 49 ans ou 54 ans.

Recrutement des victimes sur les réseaux sociaux

L'enquête a permis d'établir que les victimes étaient recrutées via les réseaux sociaux. Les proxénètes diffusaient des annonces en ligne proposant des prestations sexuelles tarifées. Ce sont aussi les proxénètes qui organisaient la relation avec les clients. Des logements étaient réservés, pour quelques jours, dans des villes différentes, permettant de dire que le réseau sévissait "sur l'ensemble du territoire national en mode 'Sexe Tour'", précise la source policière.

De source proche de l'enquête, lors de ces "Sexe Tour", les victimes étaient généralement accompagnées par un membre du réseau pour assurer leur sécurité et les surveiller. Toujours selon cette même source, il y avait en général une dizaine d'offres en même temps, sur tout le territoire, passant par des sites "habituels" pour ce genre de prestations, déguisés en sites de rencontres.

Début de l'enquête en 2021

L'argent gagné via ce réseau de proxénétisme était ensuite blanchi par des "shopper", des intermédiaires achetant des biens de luxe en France, ensuite transférés et revendus en Chine. De source proche de l'enquête, les deux "shopper" mis en cause dans cette affaire sont des étudiants âgés d'une vingtaine d'années. La source policière ajoute que de nombreux articles de luxe ont été découverts par les enquêteurs. La valeur du butin est estimée à 240 000 euros auxquels il faut ajouter plus de 60 000 euros, saisis en espèces et sur des comptes bancaires.

L'enquête a débuté en 2021, après qu'une victime d'exploitation sexuelle ayant subi de graves violences de la part de sa proxénète a porté plainte. Les investigations étaient alors confiées au parquet de Toulon avant d'être dépaysées au tribunal de Bobigny "au regard du domicile des auteurs principaux".

L'opération a permis l'interpellation des neuf individus âgés de 35 à 50 ans. Ils ont été arrêtés en région parisienne, à Sens (Yonne) et à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Elle a été menée par l'OCRTEH (Office central pour la répression de la traite des êtres humains) avec le renfort de la DNPJ (Direction nationale de la Police judiciaire), dans le cadre d'une procédure diligentée par un magistrat instructeur du tribunal judiciaire de Bobigny.

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