L'amiante à nouveau en procès
La cour d'appel de Douai (Nord) doit rendre ce matin, vers 9 heures, son jugement dans l'affaire du procès de la société Alstom et d'un ex-directeur d'usine. Ils sont accusés d'avoir risqué la vie de leurs salariés en les exposant à l'amiante de 1998 à 2001.
Sur les quelque 160 ex-salariés de l'usine de Lys-lez-Lannoy (Nord), sept sont décédés et une quarantaine sont atteints de maladies professionnelles, suite à l'inhalation de poussières issues de ce matériau.
En septembre 2006, le tribunal correctionnel de Lille avait condamné Alstom Power Boilers à 75.000 euros d'amende. Bernard Gomez, l'ex-directeur de l'usine de fabrication de chaudières avait écopé de 9 mois de prison avec sursis et de 3.000 euros d'amende, une première en France.
L'avocate générale avait demandé la confirmation des peines prononcées en première instance, estimant que les dirigeants d'Alstom étaient parfaitement au courant de la présence de l'amiante dans l'entreprise. Ils sont poursuivis pour “violation manifestement délibérée d'une obligation réglementaire de sécurité ou de prudence”. Dans cette affaire le plus grand reproche est le manque de prévention aux risques, alors que le danger de l'amiante était à l'époque connu : son interdiction remonte à 1997.
La défense conteste l'absence de réaction de la direction et plaide la relaxe. Les prévenus ont par contre renoncés à contester les dommages et intérêts. 1,5 millions d'euros ont été accordés en première instance, un montant exceptionnel pour les victimes de l'amiante.
En 2002, lors de l'opération de désamiantage de l'usine, 33 tonnes d'amiante ont été évacuées.
Céline Marcon
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