La chute d'un "para" chef de gang
Le soleil n'était pas encore levé sur Orly-ville (Val-de-Marne). Une détonation. L'oeuvre de Serge, l'artificier du gang. Le 21 septembre dernier, il devait poser des explosifs sur la porte du centre fort de la société Temis. La bombe est mal réglée, la déflagration trop puissante. Un gardien meurt, lui est sérieusement blessé aux jambes. Les enquêteurs retrouveront son sang sur place.
Après analyse d'ADN, Serge est identifié à Bruxelles, hospitalisé sous un faux nom. C'est tout un réseau de braqueurs qui tombe. L'artificier semble en être la tête pensante. Un ancien militaire de la côte basque, le premier régiment de parachutistes d'infanterie de marine de Bayonne. Il est déjà passé derrière les barreaux. Enfermé deux ans, déjà pour avoir fait tonner la poudre.
En prison, il développe son réseau. A sa sortie, en 2006, il recrute. Ses hommes ne seront pas des cadors du grand banditisme. Il veut de la chair fraîche, des noms encore peu surveillés par la police. Il s'entoure de quelques co-détenus, mais surtout de jeunes délinquants de banlieue, principalement de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Une association rare de mémoire d'enquêteur, "révélatrice des tendances actuelles du banditisme", où des "braqueurs chevronnés recrutent dans les cités".
Leur mode d'action ne change pas: location d'un gîte rural près du site ciblé, braquage express avec explosif et voiture bélier. C'est le cas de la société Loomis à Villers-Semeuse dans les Ardennes, en juin dernier. Un million et demi d'euros. Probable tentative ratée cet été contre la Brink's à Beaumont dans le Puy-de-Dôme. Et des projets d'attaques de fourgons à Roubaix et Saint-Denis dans les mois qui viennent.
Les perquisitions semblent laisser peu de place au doute. Une douzaine de suspects ont été interpellés, quatre placés en détention provisoire. Des complices sont encore recherchés.
Augustin Arrivé, avec agences
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