Cet article date de plus de treize ans.

La sanction du chef de la sécurité en Corse fait des remous

Après la mutation par le ministère de l'Intérieur de Dominique Rossi, responsable de la sécurité sur l'île, accusé d'avoir "toléré" l'occupation de la villa de Christian Clavier par des indépendantistes, réactions politiques et policières s'accumulent.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © AFP/ Stephan Agostini)

Un coup de téléphone qui continue de faire des vagues. Hier en fin de journée, Dominique Rossi, en charge de la coordination des forces de sécurité en Corse (police et gendarmerie) a été relevé de ses fonctions par le ministère de l'Intérieur.
_ Il sera remplacé par Gilles Leclair, qui était jusqu'ici sous-directeur de la lutte contre la criminalité organisée et la délinquance financière à la DCPJ.

La Place Beauvau a d'ailleurs confirmé ce matin sa décision, indiquant également qu'elle était liée aux évenements de samedi, lorsque des indépendantistes avaient occupé le jardin de la villa du comédien Christian Clavier, un ami très proche de Nicolas Sarkozy (voir notre article).

Un choix motivé, toujours d'après le ministère, à l'aune de la gestion de la situation par Dominique Rossi, qui n'aurait alors "pas pris les mesures nécessaires pour protéger ce lotissement afin d'empêcher l'envahissement d'une propriété privée". Ce dernier a été rapidement muté à l'IGPN, inspection générale de la police nationale.
_ La décision n'a pas été commentée aujourd'hui par l'Elysée.

C'est plutôt de l'opposition, mais aussi de la majorité, ou encore des forces de police elles-mêmes que sont venues les nombreuses réactions.

"Fait du prince"

Comme par exemple celle du syndicat des commissaires de police, qui a tenu à saluer sur notre antenne "un très haut fonctionnaire, expert du renseignement qui connaît son métier comme sa poche", par l'intermédiaire de son secrétaire général Emmanuel Roux.

Dans la galaxie politique, le premier à "dégainer" fut François Bayrou, le président du MoDem, voyant dans cette affaire le "fait du prince".
_ "Parce que monsieur Christian Clavier, qui est un
ami de vacances du président de la République, a eu affaire à des manifestants
chez lui (...) on met à la porte le coordinateur de l'ensemble de la sécurité
publique en Corse" a estimé le leader centriste.

Même ton à l'indignation pour le futur ex-Premier secrétaire du PS, François Hollande : "La violation d'un domicile c'est inacceptable. En Corse, depuis des mois,
il y en a eu des violations de domicile, des attentats. Je veux croire que ce
n'est pas parce que c'est le domicile de Christian Clavier qu'il y a cette
sanction".

Enfin, pour la majorité, l'un des portes-paroles de l'UMP Frédéric Lefebvre estime que la ministre Michèle Alliot-Marie a eu raison. "Quand il y a une faute, il y a une sanction. Je crois que c'est la moindre des choses".

Matteu Maestracci avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.