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Le grand banditisme corse en deuil

Francis Mariani, fiché au grand banditisme et en fuite depuis mars 2008, a été identifié comme l'un des deux hommes tués dans l'explosion lundi d'un hangar en Haute-Corse. L’homme était considéré par les milieux judiciaires et policiers comme un membre du gang bastiais de la "Brise de mer".
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L'identité de la deuxième victime a également été établie. Il s'agit de Charles Fraticelli, une connaissance de Mariani, et gérant d'une papeterie-magasin de souvenirs à Aléria. Contrairement à Mariani, ce sexagénaire n'a pas de casier judiciaire. Il n'était pas connu non plus pour un engagement nationaliste. C'est l'analyse des ADN et de la dentition des victimes qui ont permis notamment d'établir ces identifications, a-t-on ajouté de mêmes sources. Les deux hommes sont morts déchiquetés par une forte explosion, ont établi les enquêteurs. Ils examinent plusieurs hypothèses, un accident lors de la manipulation d'explosifs ou un double assassinat.

Francis Mariani, 59 ans, était présenté par la police comme une figure de la "Brise de mer" , un gang corse qui tient son nom d'un bar bastiais où ses membres se réunissaient dans les années 1970.

Mariani avait comparu en mars 2008 devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône à Aix-en-Provence pour association de malfaiteurs en vue de l'assassinat en 2001 d'un jeune militant nationaliste, Nicolas Montigny. Il avait été condamné dans cette affaire à 7 ans de réclusion mais au dernier jour de son procès, il ne s'était pas présenté à l'audience et était depuis en cavale. Avec la confirmation de la mort de Francis Mariani, la piste d'une "activité terroriste qui aurait mal fini", évoquée parmi d'autres, dans un premier temps, semble écartée au profit de celle du grand banditisme.

Figure du grand banditisme corse

Ses évasions ont entretenu la notoriété de Francis Mariani. Il avait, la première fois, quitté la prison de Bastia en janvier 1984 en compagnie du nationaliste Charles Pieri, avec une corde. La seconde, en mai 2001, avait fait scandale, Francis Mariani passant tranquillement la porte de la prison de Borgo grâce à l'envoi d'un faux ordre de remise en liberté par télécopie. Le grand banditisme corse est en deuil ces dernières années. Plusieurs de ses figures présumées sont mortes, notamment Jean-Jé Colonna, décédé en 2006 dans un accident de voiture, longtemps jugé suspect et qui a fait l'objet d'une enquête.

Deux hommes avaient été placés en garde à vue après la découverte des corps de Francis Mariani et son ami. Il s'agit du propriétaire du hangar et de celui d'une voiture retrouvée sur place. Des armes de poing ont été retrouvées sur place.

Caroline Caldier avec agences

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