Le monde de la justice en grève du zèle
La solennité des audiences et le prestige des robes de magistrat cachent
des fins de mois difficiles pour la justice : de nombreux tribunaux
ont des difficultés à financer les expertises, les traductions, la réparation d'un bureau ou un simple achat de codes pénaux. "C'est un miracle permanent que la justice fonctionne au quotidien", selon Christophe Régnard, président de l'Union syndicale des magistrats.
Face à ces manques, dix-sept syndicats sont mobilisés, dans ce mouvement unitaire comme jamais. Ils prévoient diverses actions, dont la grève du zèle. Il s'agit de prendre les directives au pied de la lettre. il est question par exemple d'interrompre les audiences au bout de six heures, comme le recommande un texte, alors qu'elles durent souvent bien plus.
La dernière étude comparative européenne, en 2008, plaçait la France au 35ème rang sur 43, s'agissant du budget de la justice rapporté au nombre d'habitants. Un retard de financement reconnu à la Chancellerie.
"Plus de 50 millions d'euros ont été alloués en début d'année aux
juridictions les plus en difficulté. Trente millions supplémentaires devraient
prochainement leur parvenir", annonce la ministre de la Justice Michèle
Alliot-Marie, dans un entretien à La Croix, ce matin.
Cécile Quéguiner, avec agences
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