Le préfet Alain Gardère mis en examen, notamment pour corruption passive et détournement de fonds publics
Le haut fonctionnaire a été placé sous contrôle judiciaire.
Deux jours après son placement en garde à vue, le préfet Alain Gardère a été mis en examen, jeudi 21 janvier, pour abus d'autorité, prise illégale d'intérêt, corruption passive, recel d'abus de biens sociaux et détournement de fonds publics. Cet ancien commissaire de 59 ans avait été démis de ses fonctions à la tête du Conseil national des activités privées de sécurité (Cnaps), mardi.
Selon une source proche du dossier, le préfet est notamment soupçonné d'avoir rendu des services, en échange de cadeaux.
Interdiction d'exercer un emploi public
Placé sous contrôle judiciaire, il s'est vu interdire l'exercice de tout emploi public, et ne pourra pas exercer d'activité dans les secteurs de la sécurité ou des aéroports. Il a aussi dû s'acquitter d'une caution de 150 000 euros.
Alain Gardère avait été placé en garde à vue mardi dans les locaux de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices", dans le cadre d'une information judiciaire ouverte le 23 septembre. Il avait aussitôt été suspendu de ses fonctions à la tête du Cnaps, l'instance chargée notamment de délivrer des agréments aux entreprises de sécurité privée, sous la tutelle du ministère de l'Intérieur.
Son directeur de cabinet mis en examen
Ses lignes téléphoniques avaient été placées sur écoute dès septembre "dans la plus grande confidentialité", explique Le Parisien (article payant), qui poursuit : "Les enquêteurs font bonne moisson, ils retranscrivent sur procès-verbal des conversations à propos de réservations de restaurants, de privatisations de boîtes de nuit et de week-ends à l'étranger sans que le fonctionnaire ait à débourser un centime."
Son directeur de cabinet au Cnaps a également été mis en examen notamment pour atteinte à la liberté et à l'égalité d'accès aux marchés publics, corruption passive par agent public et complicité de détournement de fonds publics. Interpellés également mardi, le patron d'une société de sécurité et de services aux aéroports et deux femmes ont en revanche été remis en liberté à l'issue de leur garde à vue.
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