Cet article date de plus de treize ans.

Les gendarmes sabordent leur association de libre expression

Face aux sommations de leur hiérarchie, les huit gendarmes qui avaient créé "Forum gendarmes et citoyens" sabordent leur association, sans attendre la décision du juge des référés qu'ils avaient saisi...
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Radio France © France Info)

La "grande muette".
_ Dans l'armée, et donc au sein de la gendarmerie, le devoir de réserve ne souffre aucun écart. Surtout lorsqu'il s'agit de parler au grand jour de la cuisine interne. Aussi, après les sommations d'usage de leur grand patron, les huit gendarmes à l'origine de l'association "Forum gendarmes et citoyens" auront, d'ici ce soir, démissionné de la structure de libre expression qu'ils venaient de créer.

Le directeur général de la gendarmerie nationale leur avait donné jusqu'à ce soir pour saborder l'association. Et pour en rendre compte à leur hiérarchie. Faute de quoi, ces hommes soumis au strict devoir de réserve risquaient la révocation pure et simple ( lire ci-dessous ).

Le général Guy Parayre considère en effet que cette association présente les caractéristiques d'un groupement professionnel à caractère syndical. Et rappelle que "l'adhésion des militaires en activité de service à des groupements professionnels sont incompatibles avec les règles de la discipline militaire".

S'inscrivant en faux, les huit gendarmes ont entamé une action judiciaire en référé pour "voie de fait". Estimant que c'est à l'autorité judiciaire, et non à un juge administratif, de se prononcer sur ce litige. Affirmant que "Forum gendarmes et citoyens" "vise à défendre les libertés publiques fondamentales que sont la liberté d'association et la liberté d'expression face à un acte des autorités militaires (qu'ils estiment) litigieux".

Le juge des référés rendra sa décision lundi. Mais l'ultimatum arrivant à échéance ce soir, les gendarmes ont obtempéré. Et se sont sabordés.

Gilles Halais avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.