Malaise grandissant à la Protection judiciaire de la jeunesse
"Le 15 septembre 2009, 8 h 55, moi, Catherine Kokoszka, directrice départementale de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) de Paris, enfermée que j'étais dans le travail comme en huis clos, me jette par la fenêtre de la direction départementale, du troisième étage sur cour".
"Une femme pourtant solide, bien dans ses bottes, aimant son administration", affirme l’une de ses collègues. Mais "on venait de lui demander de redéménager un service qu’elle avait fait déménager quinze jours plus tôt. Elle était très isolée, sans aucun soutien de sa hiérarchie, ça allait trop vite", poursuit-elle.
Un acte d’une extrême violence, personnel certes, mais aussi le signe du malaise grandissant qui envahit les services de protection judiciaire de la jeunesse (lire ci-dessous l'intégralité du témoignage de l’intéressée).
En perdition
Dans un contexte de stigmatisation des mineurs délinquants (lire nos articles sur la proposition de couvre-feu de Brice Hortefeux), d’augmentation de l’arsenal répressif, les 9.000 éducateurs dont la vocation est d'accompagner les mineurs en perdition, se sentent mal aimés, mal utilisés et malmenés. Eux aussi en perdition.
Pour preuve, alors que le budget du ministère de la Justice progresse chaque année (+2,6% en 2009), la PJJ voit ses effectifs fondre d’année en année. Quelque 150 suppressions en postes en 2009, le redéploiement de 800 autres et une activité "recentrée sur les mineurs délinquants" , dit le ministère. Au détriment de la prise en charge des jeunes dits "en danger", c'est-à-dire avant le passage à l’acte.
Gilles Halais, avec agences
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