MAM se défend de créer des "usines carcérales"

Encore faudrait-il s'entendre sur les chiffres... Qu'est-ce qu'une prison à taille humaine ? Pour Michèle Alliot-Marie, il s'agit d'établissements de moins de 700 places. Elle assure que la vingtaine de prisons à reconstruire ne dépasseront pas cette taille maximale.
Dans le cas de Fleury-Mérogis, par ailleurs, qui compte 3.100 places, des travaux sont prévus pour créer, en son sein, des blocs plus autonomes.
Objectif visé par la ministre : "prévenir la récidive".

Une mise au point, loin de contenter les syndicats de gardiens de prison, pour qui la taille acceptable d'un établissement tourne plutôt autour des 200 places. Pour qui, en outre, la lutte contre la récidive passe d'abord par l'embauche de personnels. Ces syndicats déplorent de ne pas avoir été consultés sur le choix des maisons d'arrêt à fermer et sur les solutions à mettre en œuvre pour humaniser ce milieu fermé.

Les 191 prisons françaises sont régulièrement critiquées pour leur surpopulation (62.113 détenus au 1er juillet pour
56.400 places), leur vétusté, voire leur saleté, et un
fonctionnement inadéquat, à l'origine d'un nombre de
suicides record en Europe - 115 en 2009 et 76 depuis début 2010,
selon l'association Ban public.

Indépendamment de ce plan, la "souricière", ces cellules où transitent les détenus convoqués au Palais de Justice de Paris, poursuit sa rénovation. Patrick Devedjian, ministre chargé du plan de relance, a annoncé le déblocage d'une nouvelle enveloppe d'1,2 millions d'euros.

L'été dernier, la Commission nationale de Déontologie et de la Sécurité
avait dénoncé la vétusté de ces locaux, voire leur insalubrité. Les 73 "box" de trois mètres carrés accueillent jusqu'à 120 détenus, les grands jours. 25 ont déjà été "rafraîchies". 33 vont l'être... en attendant l'installation du nouveau Tribunal de Grande Instance de Paris, d'ici à 2015 dans le
quartier des Batignolles.

Cécile Quéguiner avec agences
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