Meurtre de Lola : quels sont les enjeux des expertises psychiatriques de Dahbia B., la principale suspecte ?
Une marche blanche est prévue mercredi 16 novembre en hommage à Lola. La principale suspecte est incarcérée à la prison de Fresnes après sa mise en examen pour meurtre et viol avec acte de torture et de barbarie sur mineure de moins de 15 ans.
C'est la clef pour savoir s'il y aura un procès après la mort de Lola, retrouvée le 14 octobre à Paris : les expertises psychiatriques sur Dahbia B., mise en examen pour meurtre et viol aggravé puis placée en détention provisoire.
>> Meurtre de Lola : quel est le profil de la suspecte ?
Ce mercredi 16 novembre, alors que la famille, les proches et les camarades de collège de Lola se réunissent dans l'après-midi à Paris pour un hommage "digne" dans le quartier où la jeune fille de 12 ans vivait et où elle a été tuée dans des circonstances tragiques mi-octobre, les experts se penchent sur le profil de la principales suspecte dans cette affaire. Est-elle atteinte d'une maladie mentale, de schizophrénie ou de psychose paranoïaque ? Si des troubles sont détectés, l'enjeu sera alors de savoir s'il y a altération ou abolition du discernement.
Procès ou pas ?
Si c'est l'altération du discernement qui est retenu, il y aura bien un procès aux assises. Si c'est l'abolition, le procès ne peut pas avoir lieu, Dahbia B.,âgée de 24 ans, sera alors hospitalisée dans un établissement psychiatrique. "Il faut qu'il y ait d'abord une maladie mentale, explique le psychiatre Roland Coutanceau, expert auprès des tribunaux. Ensuite, une maladie mentale en poussée aiguë, où il y a des éléments délirants. Le troisième élément, qui est pour moi l'essentiel, ce sont justement ces éléments délirants, ceux en dehors de la réalité, qui sont le système motivationnel du patient. Quand on a ces trois éléments, la plupart des psychiatres vont proposer l'abolition du discernement."
Ces trois critères peuvent s'accompagner d'une longue série d'évaluations. En cas de désaccord, les expertises, contre-expertises et sur-expertises peuvent se succéder. Or, les délais s'allongent également : deux ans dans l'affaire Sarah Halimi, cette sexagénaire juive tuée à Paris en 2017. Depuis, la loi a changé pour créer une exception à l'irresponsabilité pénale : la consommation volontaire de stupéfiants.
La présence en France de la suspecte, ressortissante algérienne sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF), a suscité de virulentes critiques à droite et à l'extrême droite, le gouvernement fustigeant "l'indécence" de cette "récupération politique". La famille a demandé à plusieurs reprises que "cesse instamment" toute utilisation "du nom et de l'image de leur enfant à des fins politiques". Enfin, le 19 octobre, l'avocat de Dahbia B. a exclu le mobile raciste et appelé à faire cesser les "mésinformations voire les mensonges" autour de cette affaire. Me Alexandre Silva a ainsi tenu à démentir la rumeur qui "consisterait à laisser entendre que le mobile du meurtre de la petite Lola serait animé par un mobile raciste", lors d'un point presse au tribunal judiciaire de Paris. "Ce mobile n'est absolument pas vérifié, c'est faux, cela n'a jamais été envisagé", a-t-il affirmé.
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