Mort de Clément Méric : ouverture d'une information judiciaire pour "homicide volontaire"
Elle vise le principal suspect. Le parquet a également requis le placement en détention provisoire de quatre des cinq personnes déférées.
Une information judiciaire pour "homicide volontaire" a été ouverte dans l'enquête sur la mort du jeune militant d'extrême gauche, Clément Méric, a annoncé le procureur de Paris, François Molins, samedi 8 juin. Elle vise le principal suspect, Esteban, placé sous détention provisoire.
Le parquet a également requis le placement en détention provisoire de trois autres suspects et et le placement sous contrôle judiciaire d'une jeune femme. Ces quatre personnes sont poursuivies pour "violences volontaires". Francetv info liste les nouveaux éléments à disposition de la justice dans cette affaire.
La mort est bien due aux coups de poing
François Molins a confirmé que la mort de Clément Méric était due aux coups reçus au visage, et non à "l'hématome superficiel relevé à l'arrière de sa tête" provoqué par sa chute sur un plot métallique.
"Le décès est dû aux traumatismes crano-faciaux occasionnés par les coups de poing donnés à la victime", a indiqué le procureur. Selon lui, cet élément, ajouté à "la force et la violence des coups de poing" et à la "suspicion d'usage d'un poing américain" constituent des "indices graves et concordants" permettant de retenir le chef d'accusation d'"homicide volontaire" contre Esteban.
Ce dernier a reconnu en garde à vue avoir porté "deux coups à mains nues" sur Clément Méric, dont le coup l'ayant fait chuter. Un ami de Clément Meric indique toutefois "l'avoir vu avec un poing américain tandis qu'un autre témoin de la scène a évoqué un objet brillant sur les mains". Selon le procureur, deux poings américains ont été saisis lors d'une perquisition chez le suspect, un skinhead de 20 ans, né à Cadix en Espagne, et connu des services de police comme proche de la mouvance d'extrême droite.
Les circonstances de l'agression se précisent
La présence des deux groupes impliqués dans ce drame à une "vente privée de vêtements de marque anglaise", dont Fred Perry, dans le quartier Saint-Lazare, à Paris, mercredi, "semble totalement fortuite", souligne le procureur.
Comment a éclaté la bagarre ? C'est ce que l'enquête doit déterminer. Selon le parquet, la première invective a été lancée par le groupe de Clément Méric. "Les nazis viennent faire leurs courses", aurait lâché un ami de la victime au groupe de skinheads présents à la vente.
Les deux groupes se sont ensuite attendus en bas de l'immeuble pour en découdre. Les suspects "prétendent avoir répliqué" aux coups qu'il affirment avoir reçu dans un premier temps. Le procureur a néanmoins attiré l'attention sur la "différence de carrure" entre Esteban et Clément Méric, qui ne pesait que 66 kilos pour 1,80 m.
Face à la violence des coups, "portés sur une partie du corps particulièrement exposée", le visage, le jeune de 18 ans s'est aussitôt écroulé. Le procureur a confirmé qu'un témoin avait lors entendu l'un des skinheads prononcer l'expression "one shot" (un coup).
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