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RECIT. "Il va y avoir du grabuge" : le 5 juin 2013, Clément Méric, militant antifasciste, est tué dans une rue de Paris

Carole BĂ©lingard le lundi 3 septembre 2018

Une marche en mĂ©moire de ClĂ©ment MĂ©ric, le 6 juin 2013, dans les rues de Paris.  (MAXPPP)

C’est l’heure d’affluence, ce 5 juin 2013, non loin de la gare Saint-Lazare, Ă  Paris. Peu avant 19 heures, un attroupement inhabituel se forme derrière les magasins des grands boulevards, en face de l’enseigne Citadium. Un homme gĂ®t sur les pavĂ©s de la rue piĂ©tonne. "Avec un monsieur et d’autres personnes, on l’a entourĂ© parce qu’on l’a vu en sang. On n’a pas compris ce qui s’était passĂ©, on a juste vu quelqu’un sauter et crier. C’était vraiment très rapide", raconte, bouleversĂ©e, Ouda, une passante, aux journalistes.

La scène a durĂ© Ă  peine sept secondes. ClĂ©ment MĂ©ric, un jeune militant antifasciste de 18 ans, est mort après avoir Ă©tĂ© frappĂ© au visage par un groupe de skinheads. Après cinq ans d'enquĂŞte, trois d’entre eux sont jugĂ©s devant la cour d’assises de Paris, du 4 au 14 septembre. Les deux principaux suspects, Esteban Morillo et Samuel Dufour, comparaissent pour “violence commise en rĂ©union ayant entraĂ®nĂ© la mort sans intention de la donner” et "violence avec usage ou menace d’une arme ayant entraĂ®nĂ© la mort sans intention de la donner". Le troisième accusĂ©, Alexandre Eyraud, est jugĂ© pour "violence" suivie d’incapacitĂ© n’excĂ©dant pas huit jours.

Une rencontre fortuite à une vente privée

La marque Fred Perry organise régulièrement des ventes privée au 60 rue Caumartin à Paris. (CAROLE BELINGARD / FRANCEINFO)

Cet après-midi de juin devait ĂŞtre consacrĂ© au shopping. La marque anglaise Fred Perry, prisĂ©e des skinheads d'extrĂŞme droite comme d'extrĂŞme gauche, organise une vente privĂ©e au deuxième Ă©tage d’un immeuble du 60 rue de Caumartin, dans le 9e arrondissement. Trois Ă©tudiants "antifa", Matthias Bouchenot, 24 ans, AurĂ©lien Boudon, 23 ans, et Steve Domas, 24 ans, s’y rendent aux alentours de 17h30. 

Entre les portants de polos et chemises floquĂ©s d’une couronne de lauriers, les amis croisent trois skins : Samuel Dufour, apprenti-boulanger de 20 ans, Alexandre Eyraud, 24 ans, sans profession, et sa compagne Lydia da Fonseca. Leurs tenues sont sans Ă©quivoque : crâne rasĂ©, bomber frappĂ© d'un Ă©cusson tricolore et t-shirt "skinhead". Le corps de Samuel Dufour est aussi tatouĂ© "d’une croix celtique, d’un cochon ailĂ©, d’une toile d'araignĂ©e au coude et de la devise nazie 'Sang et honneur'", rappelle Le Monde. Les vendeurs confient Ă©galement les avoir vus faire le salut hitlĂ©rien avec le bras d’un mannequin.

Ce n'est pas un hasard si Samuel Dufour et Alexandre Eyraud sont amis. Avec Esteban Morillo, ils sont proches du mouvement d'extrĂŞme droite Troisième Voie, dirigĂ© par Serge Ayoub, dit "Batskin", figure des skinheads nĂ©onazis en rĂ©gion parisienne dans les annĂ©es 1980. Preuve de cette proximitĂ©, Esteban Morillo porte sur le torse un tatouage reprĂ©sentant un trident, symbole de Troisième Voie, mais aussi le slogan pĂ©tainiste "Travail Famille Patrie". Il fera d'ailleurs recouvrir ses tatouages Ă  quelques semaines du procès.

Au cours de l’enquĂŞte, une clĂ© USB sera Ă©galement saisie sur Samuel Dufour : les policiers y dĂ©couvriront des images en rĂ©fĂ©rence Ă  l'idĂ©ologie nazie, comme des "croix gammĂ©es, des aigles nazis, une carte de France recouverte du logo du Front national, des inscriptions 'White Power' et quatre photos d'Adolf Hitler, dont l'une accompagnĂ©e du drapeau français et d'un slogan : 'Nous voulons un Hitler français'", Ă©numère Le Monde.

"Alors les nazis, on fait ses courses ?"

Clément Méric lors d'une manifestation en faveur de la loi mariage pour tous et contre "La Manif pour tous", à Paris, le 17 avril 2013. (JACQUES DEMARTHON / AFP)

Matthias Bouchenot, AurĂ©lien Boudon et Steve Domas vaquent dans la pièce Ă  la recherche de la bonne affaire. Mais la dĂ©gaine typique des crânes rasĂ©s les fait rĂ©agir. "Alors les nazis, on fait ses courses ?" Selon les dĂ©clarations des trois skinheads, les provocations ne s'arrĂŞtent pas lĂ . "On vous attend Ă  dix en bas. N'achetez pas trop d'affaires, il va falloir courir", lancent les militants antifascistes. "Laissez-nous, on fait nos courses", rĂ©torquent les nĂ©onazis.

"Ils avaient des t-shirts avec des inscriptions ouvertement racistes, '100% pur race', racontera plus tard un ami de ClĂ©ment MĂ©ric Ă  France 3. Nous leur avons bien fait savoir notre dĂ©sapprobation parce qu’on reste des militants antifascistes, on ne peut pas croiser des gens qui portent des inscriptions racistes et faire comme si de rien n’était. Si nous reconnaissons des invectives verbales, la responsabilitĂ© de la bagarre revient clairement au groupe d’extrĂŞme droite."

La confrontation en reste au stade des paroles. Les trois Ă©tudiants paient leurs achats et quittent l'appartement vers 18 heures. Ils s’arrĂŞtent non loin, devant l'Ă©glise Saint-Louis-d'Antin, au 65 rue de Caumartin, bientĂ´t rejoints par ClĂ©ment MĂ©ric. Le frĂŞle jeune homme, 1,80 m pour 66 kilos, est en rĂ©mission d’une leucĂ©mie. Il vient d’ailleurs de subir une ponction lombaire. Les quatre amis partagent des convictions communes, comme le combat antifasciste. ClĂ©ment est membre du syndicat Solidaires Ă©tudiant-e-s Sciences Po et du collectif Action antifasciste Paris-banlieue.

Clément Méric. (COMITE POUR CLEMENT)

C’était un militant antifasciste, qui luttait contre les oppressions raciales, sexuelles et économiques.

Une proche de Clément Méric à franceinfo

Ces idĂ©es, ClĂ©ment MĂ©ric ne les a pas dĂ©couvertes Ă  son arrivĂ©e Ă  Paris un an plus tĂ´t. Originaire de Brest, oĂą il a obtenu son bac S avec mention très bien, l’étudiant militait dĂ©jĂ  Ă  la section brestoise de la ConfĂ©dĂ©ration nationale du travail (CNT), un syndicat anarcho-syndicaliste.

“Il va y avoir du grabuge”

Les violences entres les militants antifascistes et les skinheads ont eu lieu dans une rue commerçante au 65 rue Caumartin à Paris. (CAROLE BELINGARD / FRANCEINFO)

Au mĂŞme moment, dans l'appartement oĂą a lieu la vente privĂ©e, l'un des skins s’approche de la fenĂŞtre et aperçoit les militants antifascistes dans la rue. Lui et ses acolytes dĂ©crochent leurs tĂ©lĂ©phones. Plusieurs destinataires de ces coups de fil expliqueront aux enquĂŞteurs avoir Ă©tĂ© appelĂ©s "en renfort, en cas de bagarre". Esteban Morillo rĂ©pond Ă  l'appel. Ce vigile de 20 ans, originaire d'une commune rurale de l'Aisne, arrive sur les lieux.

Une cliente, spectatrice de la scène, alerte un des deux vigiles qui surveillent la vente : "Il va y avoir du grabuge." L'homme descend Ă  la rencontre du groupe des antifas pour "calmer la situation". Il expliquera aux enquĂŞteurs avoir tentĂ© de "raisonner" ClĂ©ment MĂ©ric en raison de son physique plus chĂ©tif que les autres. Selon lui, le jeune homme lui aurait rĂ©torquĂ© : "Ces gens-lĂ  ne devraient pas exister", suggĂ©rant qu'il Ă©tait prĂŞt Ă  en dĂ©coudre. Mais cette image d'un ClĂ©ment MĂ©ric vĂ©hĂ©ment est battue en brèche par ses proches. Plusieurs tĂ©moignages le dĂ©crivent comme une personne calme, ni bagarreuse, ni violente, et accordant une grande importance au dialogue.

Après cet Ă©change, le vigile remonte Ă  la vente privĂ©e. ClĂ©ment MĂ©ric lui emboĂ®te le pas. Que se passe-t-il exactement Ă  l’intĂ©rieur de l’appartement ? Quels sont les mots Ă©changĂ©s ? Des zones d’ombre planent sur ces quelques minutes. Certains tĂ©moignages du groupe de skinheads Ă©voquent des provocations de la part de l'Ă©tudiant, d’autres racontent simplement qu’il les a "fixĂ©s Ă©normĂ©ment". Toujours est-il qu’à 18h27, ClĂ©ment MĂ©ric, dans la cour de l’immeuble, envoie son dernier SMS. AdressĂ© Ă  l'un des membres du groupe antifa postĂ© devant l'Ă©glise Saint-Louis-d'Antin, il Ă©crit : "Ils descendent". Puis il rejoint ses amis dans la rue commerçante. Tous doivent se rendre le soir mĂŞme Ă  une fĂŞte d’anniversaire. L’heure est aux prĂ©paratifs, comme l’attesteront les analyses des SMS envoyĂ©s.

Sept secondes de violence

Des proches se recueillent autour d'une gerbe de fleurs Ă  l'endroit oĂą ClĂ©ment MĂ©ric a Ă©tĂ© tuĂ©, Ă  Paris, le 6 juin 2013. (MAXPPP)

Dans l’appartement, le vigile conseille aux skinheads de prendre à droite en sortant de l’immeuble pour éviter les militants antifascistes. Mais un quart d’heure plus tard, vers 18h43, les skinheads s’approchent des antifas, restés adossés à l’église. Aux enquêteurs, Esteban Morillo assure qu’à cet instant, lui et ses amis ont été la cible d'insultes.

La suite se dĂ©roule en un Ă©clair. La vidĂ©osurveillance de la gare RER Haussmann-Saint-Lazare, d’une qualitĂ© mĂ©diocre, ne permet pas de distinguer les visages mais simplement les jambes des protagonistes. Les deux groupes semblent se faire face. Esteban Morillo reconnaĂ®t avoir "eu le rĂ©flexe" d’assĂ©ner un coup de poing Ă  ClĂ©ment MĂ©ric car il "se sentait menacĂ©". Après ce premier choc, l'Ă©tudiant reste debout. Puis Esteban Morillo dit avoir essuyĂ© des coups des amis de ClĂ©ment MĂ©ric. C’est alors qu’il frappe Ă  nouveau.

A 18h43 et 31 secondes, ClĂ©ment MĂ©ric est Ă©tendu sur la chaussĂ©e Ă  cĂ´tĂ© d’un poteau en mĂ©tal. Des passants rapportent un bruit sourd. Certains entendent alors Esteban Morillo s’écrier "one shot !". D’autres attestent l’avoir vu "Ă©carter les bras" d’un air satisfait. Mais ces deux coups ont-ils Ă©tĂ© les seuls Ă  ĂŞtre assĂ©nĂ©s Ă  ClĂ©ment MĂ©ric ? Ce n’est pas ce que disent les rapports des mĂ©decins lĂ©gistes. Selon eux, ClĂ©ment MĂ©ric a reçu au moins trois coups, voire cinq. L’autopsie est en revanche formelle : ce sont bien ces chocs qui sont la cause de sa mort, et non la chute qui a suivi.

Rapidement, le groupe de skinheads dĂ©guerpit. JĂ©rĂ´me Comin, aujourd’hui chef des infos Ă  franceinfo, est le premier journaliste sur place, pour 20 Minutes.

J’ai vu un attroupement autour d’un homme en sang par terre. Les pompiers essayaient de le rĂ©animer. D’autres personnes, ses amis, Ă©taient en larmes autour de lui. Il y avait une forte Ă©motion. La bagarre a Ă©tĂ© violente. Des tĂ©moins de la scène me parlent alors de coups de poing amĂ©ricains.

JĂ©rĂ´me Comin, Ă  l'Ă©poque journaliste pour 20 Minutes, Ă  franceinfo

C’est l'un des points les plus discutés. Y a-t-il eu utilisation de coups de poing américains ? Des amis de Clément Méric, mais aussi un vendeur et même Lydia da Fonseca assurent avoir vu, lors de la vente privée, l’un des skinheads ranger une telle arme dans son sac. Esteban Morillo nie en bloc. Samuel Dufour, qui réfute avoir porté des coups, reconnaît seulement le port de bagues. Les enquêteurs saisissent en effet deux bagues en métal blanc, l’une avec une tête de cochon, l’autre avec une tête de mort. Côté expertises médicales, un deuxième rapport de 2015 ne tranche pas la question mais conclut à "une possibilité de l'usage de poings américains ou de bagues". Arme ou non, Clément Méric est transporté dans la soirée à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière en état de mort cérébrale.

Une soirée au bar de Serge Ayoub

Serge Ayoub donne une conférence de presse dans son bar le Local à Paris, le 8 juin 2013. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Après avoir pris la fuite, le groupe de skinheads se retrouve dans le 15e arrondissement, au bar Le Local. Aux murs, des caricatures oĂą Simone Veil "fait mijoter des bĂ©bĂ©s dans un chaudron" et oĂą "Emmanuelle BĂ©art, soutien des sans-papiers, se fait violer", dĂ©crit LibĂ©ration. Ce bar privĂ© appartient Ă  Serge Ayoub, qui se dĂ©finit comme "nationaliste par amour de la nation" et "socialiste au plan Ă©conomique". Ancien chef d’une frange de supporters violents du PSG, le kop de Boulogne, il a lancĂ© les Jeunesses nationales rĂ©volutionnaires (JNR) dans les annĂ©es 1980, puis Troisième Voie en 2010.

Ce soir du 5 juin, Esteban Morillo et sa bande discutent, autour de quelques bières, des Ă©vènements de l’après-midi avec Serge Ayoub. Les relevĂ©s tĂ©lĂ©phoniques rĂ©vèleront de nombreux contacts tĂ©lĂ©phoniques, tout au long de la nuit, entre ce dernier et les principaux protagonistes.

Des SMS Ă©changĂ©s dans la soirĂ©e entre Samuel Dufour et un ami attirent aussi l’attention des enquĂŞteurs. 

"Salut, j'ai frappé avec ton poing américain.

- SĂ©rieux, qu'est-ce que tu as fait encore ?

- Bah, il est parti à l'hôpital, 5 contre 3, on les défonce MDR [mort de rire]".

Plus tard, Samuel Dufour envoie un texto Ă  Esteban Morillo, qui est encore au Local :  

"Demande Ă  Serge si je dois nettoyer le bomber, il est plein de sang mais c'est le mien."

En plus des conseils visiblement délivrés cette nuit-là, Serge Ayoub fait le tour des médias dans les jours qui suivent la mort de Clément Méric. Il y affirme que son mouvement n’a rien à voir avec cette histoire et défend les skins impliqués dans les faits. "Evidemment qu’ils regrettent", assure-t-il à BFMTV.

InterrogĂ© Ă  quelques semaines du procès par franceinfo, Serge Ayoub minimise sa relation avec les accusĂ©s. "On s’est parlĂ© après les faits, et alors ? On se croit dans l’Inquisition. Je parle avec tout le monde", balaie-t-il. Il dit d’ailleurs ne plus avoir de contact avec eux, mais semble bien connaĂ®tre le dossier.

Ce qui s’est passé, c’est un jeune homme qui est mort lors d’une rixe. ll n’y a pas des agresseurs d’un côté et des agressés de l'autre.

Serge Ayoub Ă  franceinfo

Cette version de la "bagarre qui aurait mal tournĂ©" est combattue par les proches de ClĂ©ment MĂ©ric, rĂ©unis au sein du ComitĂ© pour ClĂ©ment, qui organise des rassemblements Ă  chaque date anniversaire. "Il y a eu une agression, qui a conduit Ă  la mort de ClĂ©ment. Une chose est claire, la responsabilitĂ© n’est pas du cĂ´tĂ© de ClĂ©ment et de ses amis. C’est ClĂ©ment qui est la victime", martèle Aude, membre du comitĂ©.

Une tornade médiatique et politique

Des manifestants tiennent une banderole en hommage à Clément Méric à Paris, le 7 juin 2014. (JACQUES DEMARTHON / AFP)

Esteban Morillo est arrĂŞtĂ© le lendemain des faits, le 6 juin. Samuel Dufour, Alexandre Eyraud et Lydia da Fonseca se rendent d’eux-mĂŞmes Ă  la police dans la journĂ©e. La responsabilitĂ© de la jeune femme est ensuite Ă©cartĂ©e : si elle a bien appelĂ© des renforts au tĂ©lĂ©phone, elle n’a pas pris part aux violences.

A 15h30, la nouvelle tombe : ClĂ©ment MĂ©ric est mort Ă  l'hĂ´pital. "Le fascisme tue !", "No pasaran !" : l'Ă©motion et l'indignation jettent dans la rue des milliers de personnes qui lui rendent hommage, Ă  Paris, devant Sciences Po et place Saint-Michel, mais aussi Ă  Rennes, Lille, Toulouse…

La classe politique s’empare de l’affaire. Manuel Valls, ministre de l’IntĂ©rieur, se rend sur les lieux du drame. Il Ă©voque "un assassinat" liĂ© Ă  un groupe d’extrĂŞme droite. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, dĂ©clare vouloir "tailler en pièces, de façon dĂ©mocratique, sur la base du droit, ces mouvements d'inspiration fasciste". Les JNR et Troisième Voie seront dissoutes par dĂ©cret ministĂ©riel dans le courant du mois de juillet.

Sur son blog, Jean-Luc Mélenchon estime que "la violence sauvage qui a assassiné Clément Méric n’est pas fortuite" et met en cause "une culture méthodiquement inculquée et entretenue par des groupes d’extrême droite". Les réactions indignées viennent aussi de la droite. Jean-François Copé, président de l'UMP, condamne "avec la plus grande force l'agression barbare" de Clément Méric. Une "récupération politique" dénoncée par les proches de la victime.

Cinq ans après les faits, la dĂ©fense compte se tenir loin de "toute connotation politique". "Esteban Morillo s’écarte complètement de l’équipe d'Ayoub, assure Patrick Maisonneuve, son avocat. Il n’a plus de contacts avec le groupe. Ce n’est pas un Morillo militant fasciste qui sera au procès." Ce n'est pas l'avis du ComitĂ© pour ClĂ©ment. "Ce n’est pas un procès politique, mais il y a une dimension politique qu’on ne peut pas Ă©luder", juge-t-il. Les neuf jours de dĂ©bats devront retracer le fil de ce 5 juin 2013 et permettre aux jurĂ©s de se prononcer sur la culpabilitĂ© des trois accusĂ©s.

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RĂ©cit : Carole BĂ©lingard

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