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Tuerie de Chevaline : le point sur l'enquête

Le procureur de la République d'Annecy a livré de nouveaux détails sur le quadruple meurtre de septembre 2012. Francetv info fait le point sur l'enquête.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Saad Al-Hilli, tué lors de la fusillade de Chevaline, ici photographié le 29 novembre 2008. (AFP)

De nouveaux éléments ont été révélés ces derniers jours sur la tuerie de Chevaline (Haute-Savoie). Les passeports des époux Al-Hilli ont disparu, selon les déclarations du procureur de la République d'Annecy, jeudi 24 octobre. Le 5 septembre 2012, sur le parking d'une route forestière, Saad Al-Hilli, un Britannique d'origine irakienne de 50 ans, avait été retrouvé tué de plusieurs balles dans la tête, tout comme sa femme et sa belle-mère. Un cycliste de la région, probable victime collatérale, avait également été abattu.

Dans cette enquête complexe, qui dure depuis plus d'un an, les enquêteurs privilégient la piste familiale. Ils disposent d'un mobile concernant le frère de Saad Al-Hilli, mais n'ont aucune preuve pour pouvoir le confronter. Francetv info revient sur les avancées de l'enquête.

Les passeports n'ont toujours pas été retrouvés

Les enquêteurs n'ont toujours pas mis la main sur les passeports de deux des victimes, a annoncé jeudi le procureur d'Annecy. "On n'a jamais retrouvé le passeport britannique des époux Al-Hilli. Les enquêteurs ont fouillé absolument partout, sur les corps, dans la caravane familiale, dans la maison de Claygate", en Angleterre, a indiqué Eric Maillaud.

"Il n'est pas impossible que le tueur ait pris ces deux passeports" pour prouver qu'il avait bien tué ses victimes, "mais ça paraît drôlement serré", a estimé le procureur. Les enquêteurs ont cherché en vain ces passeports auprès des commissariats, des services des objets trouvés et des hôtels sur tout le trajet routier des Al-Hilli, depuis Calais jusqu'au lac d'Annecy, en passant par Rouen. Le plus étonnant est que Saad Al-Hilli avait pourtant sur lui certains papiers d'identité, notamment ceux de son père décédé dont il se disputait l'héritage avec son frère, Zaïd.

Durant ses vacances au bord du lac d'Annecy, Saad Al-Hilli avait en effet prévu de se rendre à Genève, en Suisse, à la banque qui gérait le compte de son père, créditeur de 780 000 livres sterling (environ 917 000 euros). Pour le procureur, cet élément "ne fait que rajouter à la complexité de l'enquête".

Un témoin raconte la scène

Un garde forestier, qui n'avait jamais parlé dans la presse par peur du tueur, s'est confié anonymement à la BBC (en anglais), lundi dernier. L'homme raconte avoir vu une BMW grise sur les lieux de la fusillade, comme l'avait déjà évoqué les services de police. Ce véhicule fait depuis fin avril l'objet d'un appel à témoins lancé par les enquêteurs.

"La voiture était un 4x4 BMW, gris métallique, en bon état, détaille-t-il. Le volant était à droite, comme pour une voiture anglaise. Je n'ai pas pu voir clairement le chauffeur, mais il était chauve, avait la peau foncée et ne portait pas de lunettes", détaille le témoin.

Il confirme la présence d'un motard. "Quand je suis arrivé, il y avait une moto en train de se garer sur le parking", raconte le garde forestier. Il révèle également que deux de ses collègues ont parlé au motard, un peu plus loin sur la route et après le crime. "Ils ont échangé quelques mots car les véhicules motorisés n'étaient pas autorisés [sur la route forestière]. Ils l'ont interpellé et lui ont demandé de redescendre la route. Ils ont vu son visage, car il a relevé son casque. Il avait une courte barbe." 

Les enquêteurs disposent d'un portrait-robot 

Selon les dernières informations de France 2, les enquêteurs publieront le portrait-robot du motard dans une semaine, à la fin des vacances. "L'homme est porteur d'un bouc et non d'une barbe, confie une source proche de l'enquête. Le rendu du visage, en partie masqué par le casque, est assez neutre. Mais l'association avec le casque peut éventuellement donner un résultat."

Un étrange visiteur vu avec Saad Al-Hilli

Dans son édition de vendredi, Le Parisien rappelle qu'un "mystérieux inconnu" est recherché par les gendarmes. Une information disponible depuis plusieurs semaines, ont confirmé les enquêteurs à France 2, même si l'individu n'a jamais été identifié. Cet homme aurait rendu visite à la famille au camping du Solitaire du lac, à Saint-Jorioz, au lendemain de l'arrivée des Al-Hilli sur les lieux. Saad Al-Hilli aurait conversé pendant trente minutes avec cet inconnu.

La discussion est décrite par les témoins de la scène comme "animée" mais pas "véhémente". Les enquêteurs recherchent les personnes qui auraient pu connaître le lieu de séjour des Al-Hilli, puisque la famille venait juste de changer de camping. Par ailleurs, ils s'intéressent aux nombreux coups de fil passés par Saad Al-Hilli, visiblement très préoccupé par ses problèmes d'héritage.

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