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Mort de Clément Méric : une association d'extrême droite conteste sa dissolution

L'association "Envie de rêver" a déposé jeudi un recours devant le Conseil d'État. Elle conteste sa dissolution le 12 juillet dernier, en même temps que les groupuscules Troisième Voie et les Jeunesses nationalistes révolutionnaires, en réaction à l'agression mortelle du militant antifasciste Clément Méric, début juin. Un "abus de pouvoir" affirme son responsable.
Article rédigé par franceinfo
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  (Maxppp)

"Envie de rêver", association créée en 2007, déclare officiellement comme principale ambition la "promotion des produits du terroir". Elle n'en est pas moins classée à l'extrême droite, organisant notamment des conférences au Local dans le XVe arrondissement de Paris, un établissement géré par Serge Ayoub, le personnage très controversé à la tête des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), elles aussi dissoutes le 12 juillet dernier par un décret gouvernemental.

L'association, qui compterait entre plusieurs centaines et quelques milliers de membres, dont de nombreux skinheads, conteste sa dissolution, sur le fond. Son président, Kevin Couette, a déposé jeudi devant le Conseil d'État un "référé liberté" pour obtenir une suspension du décret dans les 48 heures.

"Abus de pouvoir "

Le 12 juillet dernier, le "décret portant dissolution d'une association et de deux groupements de fait " (en y ajoutant le groupuscule Troisième Voie) estimait que les trois structures "étroitement imbriquées [présentaient] le caractère d'une milice privée ". L'idéologie portée incitait, toujours selon le décret, "à la haine et à la discrimination ", avec "de nombreux actes de violence ".

Mais pour les responsables des trois structures, cette dissolution, et ces arguments, relèvent ni plus ni moins que de "l'abus de pouvoir ". C'est la raison pour laquelle Serge Ayoub lui aussi compte déposer un recours en excès de pouvoir la semaine prochaine.
Selon son avocat Maître Nicolas Gardères, "il souhaite rétablir la vérité puisque le décret parle de saluts nazis, mais aussi se donner la possibilité de créer dans l'avenir d'autres associations, sans courir le risque d'être poursuivi pour reconstitution ou maintien d'un groupement dissous, ce qui pourrait être le cas si le décret n'était pas annulé ".

Serge Ayoub, figure du milieu skinhead parisien dans les années 1980, avait pris ses précautions, dissolvant de lui-même Troisième Voie et les JNR le 25 juin dernier.

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