Mort de quatre alpinistes dans le Mont-Blanc : "La responsabilité de chaque alpiniste doit être posée", affirme le maire de Chamonix

"Il peut y avoir aussi la barrière de la langue, il faut réinterroger le travail sur la qualité de l'information qu'on peut leur délivrer", ajoute Eric Fournier, invité mercredi de franceinfo.
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Un hélicoptère lors de recherches dans le massif du Mont-Blanc (image d'illustration). (GREGORY YETCHMENIZA / MAXPPP)

"La responsabilité de chaque alpiniste doit être posée", a affirmé le maire UDI de Chamonix-Mont-Blanc, sur franceinfo mercredi 11 septembre. Il réagit à la mort de quatre alpinistes portés disparus depuis samedi 7 septembre et retrouvés morts mardi 10 septembre dans le massif du Mont-Blanc, après des opérations de sauvetage par hélicoptère empêchées à plusieurs reprises à cause de la météo. Selon Eric Fournier, les alpinistes, partis sans guide, disposaient de l'information nécessaire, pour choisir l'option "je n'y vais pas".


franceinfo : Ces alpinistes auraient-ils dû prendre un guide ?

Eric Fournier : C'est largement recommandé, préconisé. L'idée du guide est effectivement toujours bienvenue et nécessaire, mais elle n'est pas obligatoire. Il est parfaitement possible pour des alpinistes chevronnés de se lancer dans cette ascension, mais le préalable, c'est la qualité de l'information qu'on prend au départ qui permet de dire 'j'y vais, je n'y vais pas'. En l'occurrence c'était plutôt 'je n'y vais pas' qu'il fallait choisir comme option. La responsabilité de chaque alpiniste doit être posée. Il peut y avoir aussi la barrière de la langue. Il faut réinterroger et poursuivre le travail dans cette direction, sur la qualité de l'information qu'on peut leur délivrer. C'est la seule issue pour qu'on évite des drames de ce type.

Quatre morts en une semaine fin août, un alpiniste roumain mort début septembre dans une chute, un Polonais qui dévisse dans le couloir du goûter fin juin… Ces drames font-ils désormais partie du quotidien ?

Il faut surtout éviter de faire des additions hâtives. Les décès ne sont pas assimilables les uns aux autres. Dans le cas dont nous parlons d'ailleurs, c'est effectivement, je pense, une information préalable ou un défaut d'information préalable. Un certain nombre de drames qui ont été connus pendant les la période estivale - je pense, à ce qui s'est passé sur le secteur du Mont-Blanc du Taccul [deux alpinistes espagnols morts après avoir dévissé le 21 août] – sont dus à des dangers objectifs, qui ne sont pas anticipables.

Le réchauffement climatique joue-t-il un rôle dans ces accidents ? 

Absolument, le réchauffement climatique est un impact très fort sur les types de pratiques, sur les périodes également de pratique. Et là aussi, l'information est capitale. Parce que, je le redis, nous disposons maintenant quand même d'une qualité d'information qui permet a minima d'expliquer les conditions de gel et de dégel, d'expliquer les conditions dans lesquelles on peut ou non s'engager raisonnablement. Je dis 'raisonnable' parce que le risque zéro, en montagne comme en mer, comme dans tous les milieux naturels, n'existe pas.

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