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Morts de six alpinistes au Mont-Blanc : que s’est-il passé ?

Ce mercredi, cinq stagiaires de l’UCPA et leur guide ont été retrouvés morts dans le massif du Mont-Blanc. Selon la gendarmerie, ils ont fait une chute de 250 mètres. Pourquoi ? L’enquête devra le déterminer.
Article rédigé par Elise Delève
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Les alpinistes sont morts en redescendant du glacier de l'aiguille d'Argentière © Maxppp)

C’est l’un des plus graves accidents d’alpinisme dans les Alpes françaises de ces dix dernières années. Ce mercredi, les corps de cinq alpinistes et de leur guide ont été retrouvés dans le massif du Mont-Blanc. Ils redescendaient vers leur refuge après avoir gravi le glacier de l’aiguille d’Argentière. Selon les gendarmes, ils ont fait une chute de 250 mètres.

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Les victimes 

Ces alpinistes avaient entre 27 et 45 ans. Cinq débutants qui participaient à un stage de perfectionnement de deux semaines à l’UCPA, l’union nationale des centres sportifs de plein air. Quatre hommes et une femme. Selon le gardien du refuge de l’UCPA Fred Laurenzio, joint par France Info, ils avaient "un bon niveau technique et étaient à leur deuxième semaine de stage ".  Ils étaient originaires de la région parisienne et niçoise.

Parmi les victimes, il y a également le guide des stagiaires, présenté comme expérimenté et "aguerri ", selon les enquêteurs. La voie qu’il a prise est "une voie qu’il avait l'habitude de faire, il n'y a pas de piège pour lui ", a expliqué Fred Laurenzio.

Fred Laurenzio, le gardien du refuge de l'UCPA

La zone

L’aiguille d’Argentière n’est pas réputée pour être une ascension particulièrement dangereuse ou compliquée. Il y a quelques pentes à 40 degrés qui peuvent provoquer des chutes, mais qui ne sont "ni compliquées, ni très difficiles ", selon Christian Tromsdorff, vice-président du syndicat national des guides de haute-montagne. Il estime que l’itinéraire "sur lequel s'est produit l'accident, est un itinéraire classique, pas du tout difficile, c'est la voie normale de l'aiguille d'Argentière" .

"L'itinéraire où ça s'est passé est classique, pas du tout difficile" Christian Tromsdorff, vice-président du syndicat national des guides de haute-montagne

"Aux dires des guides qui sont partis ce jour-là, il y avait de très très bonnes conditions pour pratiquer cet itinéraire" (David Ravanel, président de la Compagnie des guides de Chamonix)

David Ravanel, président de la Compagnie des guides de Chamonix, confirme que le glacier où l’accident a eu lieu est "pratiqué par bon nombre d’alpinistes " et qu’il n’est "pas du tout réservé à une élite ".

"Ce jour-là, les conditions étaient bonnes" (David Ravanel, président de la Compagnie des guides de Chamonix)

L’accident

"Pour l’instant c’est un vrai mystère ", a commenté le patron du PGHM de Chamonix. La zone ne paraissait donc pas compliquée, et la météo ne semble pas être en cause car elle était clémente au moment de l’accident.

L’accident s’est produit en milieu de journée. Les gendarmes ont la certitude que les six alpinistes ont fait une chute de 250 mètres, au niveau du glacier du milieu à plus de 3.500 mètres d’altitude.

L’enquête  

Une enquête a été ouverte par le parquet de Bonneville. Elle sera "longue et compliquée ", selon la procureur de Bonneville, Agnès Robine, et devra être "très minutieuse pour déterminer les circonstances de l’accident ". Les enquêteurs vont chercher à savoir si la sortie "a été organisée conformément aux règles légales en la matière ".

Il faudra également déterminer l’ordre des cordées, "qui était en cordée avec qui ". Pour Agnès Robine, "cela peut être une des circonstances de l’accident qui peut expliquer pourquoi il a eu lieu et pourquoi les six personnes sont très probablement décédées ensemble ".

"Les six personnes sont très probablement décédées ensemble", la procureur de Bonneville, Agnès Robine
  (mont blanc)

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