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Ouverture du procès du Sentier II

Il porte sur un vaste trafic de chèques entre la France et Israël à la fin des années 90. La Société Générale et plusieurs de ses cadres dirigeants, dont son PDG Daniel Bouton, y sont jugés pour blanchiment aggravé…
Article rédigé par franceinfo
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Plusieurs agences de la Société Générale, à Paris, Meaux, Nice ou Monaco, tenaient les comptes dont les titulaires étaient impliqués dans les réseaux de blanchiment qui "convoyaient" des chèques d'origine frauduleuse en Israël avant de rapatrier les sommes en France via des bureaux de change et des banques israéliens. L'enquête a mis en exergue un certain nombre "d'incidents" qui auraient dû conduire la banque à réagir, notamment en saisissant Tracfin, la cellule anti-blanchiment de Bercy.

Exemple, cette trentaine de chèques volés en France en janvier 1998, endossés au profit de l'Israel Discount Bank et transmis à sa "correspondante" la Société Générale. Les enquêteurs estiment que la banque française a reçu en tout 46 millions de francs (7 MEUR environ) en chèques de cet établissement israélien, de 1997 à 2001, "en sachant que ces flux étaient d'origine délictueuse". L'instruction a pointé d'une part le "caractère sommaire" du système de contrôle des chèques, confié à des intérimaires en sous-effectif (4 à 6 personnes) et peu qualifiés.

En outre, des dossiers retrouvés lors de perquisitions dans les services commerciaux ont montré que le problème des chèques volés remis à l'encaissement était connu de la Société Générale. Ainsi, une note non signée, adressée le 15 novembre 2000 au conseil d'administration de la banque, était intitulée "Affaire du Sentier : risque de mise en examen de la Société Générale pour blanchiment". La banque n'a pourtant décidé de suspendre provisoirement le traitement des chèques remis pour encaissement par les banques israéliennes que le 10 janvier 2002.

Elle se défend depuis d'avoir "sciemment ou intentionnellement participé" à des opérations de blanchiment. Son PDG Daniel Bouton, 57 ans, est accusé d'avoir laissé prospérer un système et ses bénéficiaires, dont il affirme ne pas avoir eu "connaissance", selon l'un de ses avocats, Me Jean Veil.

Caroline Caldier avec agences

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