Pas-de-Calais : des enfants ligotés et en situation d'"hygiène déplorable" retrouvés dans un logement, leurs parents interpellés et jugés en janvier

Ils étaient ligotés à des chaises hautes. Des enfants en bas âge ont été découverts dans des conditions d'hygiène déplorables à leur domicile, le 30 août, à Noyelles-sous-Lens (Pas-de-Calais), a appris franceinfo dimanche 4 septembre auprès du procureur de la République de Béthune, confirmant une information de La Voix du Nord et d'Actu Pas-de-Calais. Leurs parents ont été interpellés puis placés sous contrôle judiciaire, confirme le procureur à franceinfo. Ils seront jugés en janvier prochain.

D'après La Voix du Nord, "c'est une altercation entre le père et le fils aîné de la fratrie" qui a déclenché le signalement aux services sociaux. Le jeune homme, "âgé de 24 ans", s'est rendu au commissariat alors que son père lui avait ordonné de quitter la maison, d'après le quotidien régional. Lorsque les policiers sont intervenus, ils ont constaté que deux enfants de deux et cinq ans se trouvaient "attachés à des chaises hautes, pour ne pas qu'ils bougent", et dans un "état d'hygiène déplorable", décrit le procureur.

Une enquête en cours

A l'issue de leur garde à vue, les parents, un homme de 44 ans et une femme de 40 ans, ont été présentés au tribunal judiciaire de Béthune. Ils sont soupçonnés de "soustraction par ascendant aux obligations légales" et de "violences sur mineur de 15 ans par ascendant", sans ITT (incapacité totale de travail). Certains des enfants font l'objet d'une ordonnance de placement, précise le procureur à franceinfo. La famille compte au total dix enfants âgés de 4 mois à 24 ans, dont sept mineurs. "Les plus âgés ont vécu la même chose que les cadets : fessées, ligotage et privation de liberté", précise Actu Pas-de-Calais. 

Lorsque les policiers sont intervenus, ils ont "constaté que deux enfants de deux et cinq ans" se trouvaient "attachés à des chaises hautes, pour ne pas qu'ils bougent", et dans un "état d'hygiène déplorable", décrit le procureur. Toutefois "on ne peut pas dire" qu'ils étaient couverts d'excréments, comme l'ont rapporté certains médias, a-t-il précisé. Les enfants ne présentent toutefois "pas de traces de sévices graves qui auraient provoqué des cicatrices".

"Pour nous, ça n'est pas une famille renfermée,  a réagi le maire de Noyelles-sous-Lens, Alain Roger, auprès de La Voix du Nord. On les croise régulièrement, les enfants sont scolarisés en maternelle et en primaire et on voit la maman les conduire à l'école. Ils ne sont pas inscrits au CCAS de la commune. Ça donne la chair de poule d'entendre le sort réservé à des enfants…"